Divya Mehra remporte le prix Sobey pour les arts 2022
![Vue d’installation de l’oeuvre « L’après-colonialisme, une réinvention du pouvoir. Il est possible que le soleil se soit couché sur votre empire OU pourquoi votre voix ne compte pas. Portrait d’une diaspora indienne en état de déséquilibre, mais néanmoins contemporaine [au vu de ce rouge colonial, ce jaune sauce au cari et ce vert paradisiaque, habilement présentée sous les traits de formes médiévales ranimées. Les défis d’entrer dans un espace à prédominance blanche (cela se trouve-t-il dans la boutique de souvenirs?) où toutes les femmes et tous les éléphants magiques connaissent le travail derrière cette œuvre, mené ici dans votre Winnipeg, parmi mes pairs, qui désirent être vus et voir le butin, à travers ce camouflage lianes de jungle], honorant un héritage de perte par l’occupation de ces espaces désuets, 2018–2022, tissu enduit de PVC, peinture acrylique, plastique et composants électriques. »](https://media1.ledevoir.com/images_galerie/nwd_1426130_1095365/image.jpg)
L’artiste multidisciplinaire manitobaine Divya Mehra remporte le prestigieux prix Sobey pour les arts, qui comprend une bourse de 100 000 $. Elle a reçu son prix mercredi soir lors d’une cérémonie au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), à Ottawa. L’artiste québécois Stanley Février avait d’ailleurs été sélectionné pour figurer sur la courte liste de cinq finalistes.
« Il s’agit d’un prix très important dans le milieu des arts visuels au Canada, notamment grâce à l’ampleur des bourses qui sont remises […], mais aussi parce qu’il propulse les carrières des lauréats en leur offrant une grande visibilité », indique Josée-Britanie Mallet, agente principale, relations publiques et médiatiques du MBAC.
Mme Mallet rappelle que 25 finalistes sélectionnés dans la « longue liste » reçoivent 10 000 $, et que les cinq finalistes de la « courte liste », sur laquelle figure cette année Stanley Février, reçoivent 25 000 $. « Ce sont tous des gagnants, dit-elle. Les cinq finalistes font d’ailleurs l’objet d’une exposition au MBAC, qui est présentée jusqu’au 12 mars 2023. »
À travers une démarche qui s’apparente à l’art conceptuel, le travail de Divya Mehra englobe, entre autres, l’art vidéo, la photo, le dessin, la performance et l’installation. L’artiste aborde des questions de genre, d’identité, de critique institutionnelle et de résistance. Déjà bien établie dans le milieu de l’art contemporain au Canada et aux États-Unis, elle avait été nommée pour le prix Sobey en 2013, en 2014 et en 2017, avant de le remporter cette année.
« Le jury a trouvé que le travail de Divya Mehra était tout à fait opportun et sophistiqué dans sa façon d’aborder les systèmes de représentation, de production et d’autorité culturelles. […] Ses explorations les plus récentes se tournent vers les questions de rapatriement, de propriété et de modes de consommation culturelle qui impliquent fondamentalement les institutions et leurs publics », a indiqué Jonathan Shaughnessy, directeur des initiatives en conservation du MBAC et président du jury du prix Sobey pour les arts 2022, par voie de communiqué.
Une exposition des cinq finalistes au MBAC
Les cinq finalistes de la courte liste du prix Sobey sont donc rassemblés au sein d’une exposition au musée d’Ottawa. Regroupant cinq pratiques bien différentes, l’exposition « est enracinée dans l’expérience vécue des artistes finalistes, et les oeuvres à l’affiche reflètent leurs différentes origines et leurs façons uniques de voir et penser le monde, et de l’habiter, élargissant le sens de la condition d’artiste “canadien(ne)” », indique le MBAC dans un communiqué.
Les cinq finalistes représentent chacun une région du Canada. Le Québécois Stanley Février expose donc aux côtés de Tyshan Wright (Atlantique), Azza El Siddique (Ontario), Krystle Silverfox (côte Ouest et Yukon), et bien sûr, de Divya Mehra, des Prairies et du Nord.
M. Février a fait l’objet de nombreuses expositions ces dernières années, dont Les vies possibles/Menm vye tintin, présentée au Musée des beaux-arts du Québec à l’hiver dernier, ou encore Musée d’art actuel/Département des invisibles, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal l’été dernier.
Le prix Sobey est remis conjointement par la Fondation Sobey pour les arts et par le MBAC. Il totalise 400 000 $ de bourses, versés à 25 artistes.