Trois questions à Danaé Brissonnet
Danaé Brissonnet, 30 ans, participe à la 10e édition du festival Mural à Montréal. Son oeuvre a pris forme sous l’objectif de Valérian Mazataud. On peut maintenant l’admirer au 4355, boulevard Saint-Laurent.
Décrivez-nous la murale que vous avez décidé de créer.
J’ai voulu représenter une créature, un genre de monstre articulé. L’élément principal, c’est un gros visage composé de plusieurs éléments de la nature : monarques, coqs, cigognes, oiseaux, échinacée. […] L’idée était de faire une murale interactive, donc animée avec des marionnettes qui tournent. […] Je voulais vraiment que les gens entrent dans mon monde imaginaire, qu’ils puissent interagir avec la murale.
Quel message souhaitiez-vous faire passer à travers cette oeuvre ?
J’ai fait cette murale en pensant au thème de la digestion. Pas juste alimentaire. La digestion des idées, des émotions, des passages dans nos vies, des traumas… En ce moment, on vit trop rapidement sans avoir jamais le temps de digérer les informations de toutes sortes qui viennent à nous. J’ai voulu parler de tout ça avec humour et dérision.

Comment êtes-vous devenue muraliste ?
Au départ, je suis marionnettiste. Faire des murales, c’est venu après. J’ai commencé durant mes voyages il y a dix ans : je faisais des murales dans de petits villages du Nicaragua avec des enfants, là où ils n’ont pas vraiment accès à l’art. Et j’ai continué dans d’autres pays, comme au Mexique, en Colombie, au Mali, en Inde, au Maroc, et ici aussi.

Quels principaux défis rencontrez-vous lorsque vous créez une murale ?
Comme j’improvise tout le temps — même si j’ai toujours une idée de départ —, chaque jour, la murale prend différentes formes, différentes couleurs, mais ça ne fonctionne pas toujours. Parfois, je dois effacer, parce que, finalement, ce n’était pas là que je voulais aller, puis je recommence. Ça peut être épuisant à force.