Prague — Le poète, peintre et collagiste Jiri Kolar, éminent représentant de la culture tchèque du XXe siècle, est décédé dimanche soir à Prague à l'âge de 87 ans, des suites d'une longue maladie, a rapporté hier le quotidien pragois Dnes.

Né le 24 septembre 1914 à Protivin en Bohême du Sud, Kolar se fait connaître en particulier par des collages novateurs d'images de tableaux ou statues archi-connus, découpées en morceaux puis reconstruites sous une nouvelle forme, dans le respect d'une poésie visuelle qu'il prône.

Auteur d'un Dictionnaire des méthodes relatant de nombreux aspects de cette technique, Jiri Kolar expose ses collages à Prague pour la première fois en 1937, avant de devenir membre du Groupe 42, mouvement d'avant-garde d'artistes tchèques à vocation surréaliste.

En 1952, il est emprisonné pendant neuf mois par les autorités communistes, à cause du manuscrit d'un texte peu conforme, intitulé Le Foie de Prométhée.

Après la libéralisation relative des années 1960, brutalement interrompue par l'intervention soviétique en août 1968, Jiri Kolar se voit à nouveau confronté à des persécutions du régime totalitaire, notamment après sa signature de la Charte 77, manifeste pour les droits de l'Homme.

Installé depuis 1980 à Paris, il adopte la nationalité française quatre plus tard. Il se rend régulièrement dans son pays natal après la chute du pouvoir communiste en 1989, avant de retourner définitivement à Prague en 1999.

Des collages de Jiri Kolar sont actuellement exposées au Musée des beaux-arts à Dijon, dans le cadre de la Bohemia Magica — Saison tchèque en France.