Janet Cardiff - Promenade autour du MACM
Le Musée d'art contemporain de Montréal (MACM) inaugure aujourd'hui une nouvelle oeuvre, faite sur mesure pour lui. Dans le cadre de l'exposition des oeuvres de l'artiste canadienne Janet Cardiff, actuellement au musée, une nouvelle promenade vidéo est proposée aux visiteurs, semblables à celles qui ont fait la renommée de l'artiste à l'échelle internationale. L'oeuvre avait été annoncée il y a deux mois, lors de l'ouverture de l'exposition à Montréal.
C'est muni d'un caméscope et d'écouteurs que le visiteur est amené à se promener dans les alentours du MACM et de la Place des arts, dans les corridors souterrains du complexe culturel. Ainsi, au fur et à mesure que se déroule la bande, la voix de l'artiste, jumelée à celle de son complice Georges Bures Miller, dirige les pas de celui ou celle qui se prête à l'expérience. Intitulée The Conspiracy Theory, cette nouvelle oeuvre audiovisuelle de 15 minutes poursuit la série des célèbres Walks qui ont fait la renommée de l'artiste de Lethbridge, en Alberta. D'autres de ces oeuvres sont présentées dans le cadre de l'exposition Janet Cardiff, un bilan de l'oeuvre incluant des collaborations avec George Bures Miller, inaugurée fin mai au MACM. D'autres de ces «promenades» ont été réalisées en Louisiane, à Münster (Allemagne) ou autour de la villa Médicis, à Rome.Cette nouvelle oeuvre s'insère donc dans une série de prestige. Considérées comme des oeuvres in situ, dans la mesure où elles sont liées intimement au lieu de leur production, ces oeuvres tentent de faire voir un site choisi par l'artiste d'une manière inédite. Ces bandes sont à expérimenter seul. La bande sonore qui accompagne la portion visuelle, diffusée sur le petit écran du caméscope, est telle qu'à chaque sortie l'artiste en quelque sorte nous accompagne et nous fait reprendre le tracé qu'elle a déjà parcouru.
Suspense
The Conspiracy Theory, comme les bandes sonores et visuelles qui la précédaient dans la même série, hybride la culture du cinéma, son goût du suspense, et la culture du baladeur personnel qui accompagne la déambulation de tout un chacun dans la ville. Le but de la démarche est de bouleverser l'expérience de l'utilisateur en oblitérant la mince ligne qui sépare la fiction de la réalité. Ainsi, la bande son diffuse-t-elle les bruits ambiants de l'environnement où la captation a été effectuée, mais également d'autres bruits, ajoutés, procurant des sensations qui rendent plus touffue l'expérience, par des leurres et d'autres diversions sonores. Dans le cas de la pièce montréalaise, le titre laisse entendre une trame narrative dramatique.
L'oeuvre a été enregistrée à l'origine en anglais, mais une version traduite en français existe, avec des voix autres que celles de l'artiste et de son collaborateur. L'oeuvre sera disponible au musée jusqu'à la fin de l'exposition, le 8 septembre. Des frais d'entrée et la présentation d'une carte d'identité seront exigés au moment de l'emprunt du caméscope.