Un «Déjeuner» jugé mal éclairé

Détail de l’œuvre «Déjeuner au sous-bois des mémoires», de Luc Archambault, qui était exposé au théâtre Le Diamant de Québec
Photo: Eugène Kedel Détail de l’œuvre «Déjeuner au sous-bois des mémoires», de Luc Archambault, qui était exposé au théâtre Le Diamant de Québec

L’équipe du théâtre Le Diamant, à Québec a entamé lundi le démantèlement de l’œuvre monumentale Le déjeuner au sous-bois des mémoires, de Luc Archambault, qui y avait été installée au mois d’août dernier. La décision de démanteler l’œuvre, qui devait y être présentée durant un an, a été prise parce que le théâtre n’arrivait pas à éclairer l’œuvre à la satisfaction de l’artiste.

Selon Luc Archambault, il était pourtant stipulé dans le contrat qui l’unissait au Diamant que la mise en espace de l’œuvre devait être faite à la satisfaction de l’artiste, et avec l’assentiment de ce dernier.

« Ils n’ont pas respecté deux clauses du contrat », dit-il.

Luc Archambault a donc plutôt été mis devant le fait accompli lorsque l’équipe du Diamant a eu terminé l’éclairage. « Il manque quelque chose, l’éclairage n’est pas adéquat. Ils ont reproduit le même éclairage que dessous, au premier étage, où il y a une œuvre de Zïlon. C’est un éclairage frontal, mais il n’y a pas de plexiglas sur cette œuvre, donc ça fonctionne bien. Il y a du plexiglas par-dessus mon œuvre, […] et elle est sous-éclairée pour éviter les reflets. »

Cet éclairage a pourtant été approuvé par Robert Lepage, qui est le directeur artistique du Diamant. Mais Luc Archambault croit qu’il aurait fallu installer de l’éclairage au plafond, en angle.

Après avoir demandé que des changements soient apportés à l’éclairage, M. Archambault s’est fait répondre que l’éclairage était satisfaisant compte tenu des circonstances et qu’il avait été approuvé par Robert Lepage. Ensuite, après avoir envoyé un préavis de fin d’entente, Luc Archambault a voulu reprendre le dialogue avec Le Diamant, mais l’équipe de ce dernier a pris acte du préavis et a mis fin à l’entente.

« Le 19 octobre dernier, Monsieur Luc Archambault a demandé au Diamant de mettre fin prématurément à la convention de prêt de son œuvre Le déjeuner au sous-bois des mémoires en raison d’une insatisfaction au niveau de son éclairage. Le Diamant a donc acquiescé à sa demande et a avisé M. Archambault que l’œuvre serait démontée le lundi 15 novembre », écrit Dany Martel, directrice des communications du Diamant.

Dernière proposition

 

Rappelons, par ailleurs, que la pièce où était installée Le déjeuner au sous-bois des mémoires n’a pas été conçue comme un espace de galerie. « Cela n’a jamais été conçu pour ça », dit Dany Martel. Elle reconnaît cependant que d’autres expositions devraient y être présentées.

C’est l'artiste qui avait à l'origine approché le théâtre Le Diamant pour exposer Le déjeuner. Conçue en 1998, l’œuvre avait d’ailleurs déjà été exposée à La Caserne de Robert Lepage.

Avant d’aller chercher Le déjeuner au sous-bois des mémoires, Luc Archambault désirait tenter lundi une ultime conciliation avec Le Diamant. « Je vais écrire au Diamant ce soir pour proposer une solution qui permettrait d’exposer l’œuvre sans le plexiglas, mais plutôt en implantant un rideau entre les colonnes. C’est une ultime offre de règlement à l’amiable. J’attends qu’on respecte les deux conditions », dit-il.

 



La version originale de cet article a été modifiée pour indiquer que c'est l'artiste Luc Archambault qui avait d'abord approché le théâtre Le Diamant pour exposer son oeuvre, et non l'inverse.

 

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