Au Centre des sciences de Montréal, la manipulation à l’heure de la prudence

André Lavoie
Collaboration spéciale
L’univers interactif Mini Mondo a été créé pour que les enfants, à l’aide de l’écoute, de l’odorat ou du toucher, puissent partir à la découverte de leur environnement.
Photo: Alexie Monnerville L’univers interactif Mini Mondo a été créé pour que les enfants, à l’aide de l’écoute, de l’odorat ou du toucher, puissent partir à la découverte de leur environnement.

Ce texte fait partie du cahier spécial Musées

Même si la fermeture prolongée de l’établissement a attristé bien des familles et de nombreux esprits curieux avides de découvertes, la nature même des lieux rendait l’institution incompatible avec la présence envahissante de la COVID-19. Car là-bas on touche, on expérimente, on bricole, pour lever le voile sur bien des mystères.

Il y a tout juste un mois, le 23 septembre dernier, après plus d’un an de confinement forcé, le Centre des sciences rouvrait enfin ses portes avec la certitude d’être fin prêt à recevoir le public avec un judicieux assemblage de nouveautés, de valeurs sûres, et un peu de « vieux neuf », amusante expression de Cybèle Robichaud, directrice de la programmation.

Elle ne cache pas sa joie de voir les lieux s’animer à nouveau, puisque normalement l’institution phare du Vieux-Port de Montréal attire près de 700 000 visiteurs par année. Mais comme toute bonne organisation culturelle et muséale en ces temps inédits, le Centre des sciences doit apprendre à gérer autrement le flot de personnes déambulant dans ses salles d’exposition, visiteurs qui ne se contentent pas d’observer de façon purement contemplative.

« Le défi consistait à assurer à la fois la sécurité de nos visiteurs et de nos employés, précise la directrice de la programmation. C’est pour cette raison que nous avons attendu plus longtemps [que les autres institutions muséales] avant d’ouvrir nos portes. Tout se passe très bien, notamment la réservation en ligne pour une visite à heure fixe. » Bien qu’il soit toujours possible de se procurer un billet à la dernière minute, le visiteur spontané pourrait être déçu si les capacités d’accueil ont atteint leur limite, d’où l’importance de réserver assez tôt.

Conscientiser la jeunesse

 

Après son ouverture, le 1er mai 2000, le Centre des sciences est rapidement devenu un vaste espace d’aventures ludiques et de découvertes familiales. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des poupons parmi la foule.

Pour la toute première fois, une exposition s’adresse spécialement à eux, même s’ils ont toujours fait partie de la faune habituelle. Avec Mini Mondo, une nouvelle étape semble ainsi franchie, selon Cybèle Robichaud.

« Nous nous adressons aux 0-3 ans, contrairement à la précédente exposition, Clic !, destinée aux 4-7 ans. Le message principal porte sur l’écocitoyenneté, et nous leur donnons des outils pour être sensibilisés dès maintenant à leur environnement [les forêts, les rivières, comme les villes] et peut-être changer certaines habitudes de vie dans leur famille. »

Le tout, au fil des différents environnements sonores et visuels, avec un peu partout des affichettes rédigées en français et en anglais, de même qu’en espagnol, en mandarin, en arabe et en créole.

Valeurs sûres

 

Inaugurée en décembre 2019, l’exposition Explore n’a jamais vraiment eu le temps de prendre son envol et de s’imposer comme un incontournable. À la fois vieille et neuve, comme l’évoquait la directrice de la programmation, elle reprend donc du service, à peine modifiée par les mesures sanitaires, offrant aux visiteurs plus de 50 activités interactives où la science prend des proportions démesurées.

Photo: Centre des sciences de Montréal

Qu’il s’agisse de mieux connaître les pouvoirs de la lumière, la force de l’eau ou les complexités de la géométrie, votre corps et votre esprit seront sans cesse sollicités. Ce parcours stimulant tous les sens s’est d’ailleurs mérité le prix Meilleure exposition – Grande institution, remis par l’Association canadienne des centres de sciences, et a été désigné lauréat Or des Grands Prix du design.

D’autres n’ont pas eu besoin de prix pour piquer la curiosité et attirer les foules depuis leur inauguration. C’est le cas pour Humain, ouverte au public en 2017, exposition qui dévoile toute la complexité des métamorphoses du corps humain, permettant à petits et grands de se glisser… dans la peau des autres.

Quant à Fabrik – Défis créatifs, en place depuis 2014, « c’est encore et toujours notre exposition chouchou », souligne Cybèle Robichaud. Cet espace de tous les possibles et de toutes les solutions déborde de matériaux et d’objets, laissant l’imagination des enfants vagabonder pour leur permettre de matérialiser les plus improbables fantaisies.

Et pour souligner le 45e anniversaire de la présence de la délégation de l’Union européenne au Canada, le Centre des sciences propose jusqu’au 13 mars 2022 l’exposition Copernicus : quand l’art rencontre la science. Vous pourrez y admirer une série de 24 photographies prises à 800 km de la Terre par des satellites du programme Copernicus de l’UE, images qui montrent aussi bien les Alpes, la Norvège que la baie James.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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