L’art québécois à l’honneur
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Été des musées
Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke et le Musée d’art de Joliette préparent de toutes nouvelles expositions d’art en grande majorité québécois, juste à temps pour la saison estivale. Survol.
Dans le cadre de sa nouvelle thématique Revisiter les collections, qui sera inaugurée le 19 juin, le Musée d’art de Joliette (MAJ) trace des liens insoupçonnés entre les différentes œuvres de sa collection. « On explore ce que notre collection nous dit sur la façon de présenter les pièces, et sur l’évolution de notre société en général », précise Jean-François Bélisle, directeur du Musée. Pour l’occasion, le Musée a invité les artistes Martin Désilets, Chloé Desjardins et Carl Trahan à explorer son inventaire afin d’en tirer des perspectives inédites.
L’exposition Salvifique fait quant à elle le point sur la dernière décennie d’acquisitions. Elle vient corriger le déséquilibre notoire hommes-femmes, un moteur qui a guidé sa plus récente politique des collections.« À la lumière des mouvements sociaux de diversité et d’inclusion, ce que nous recherchons s’est profondément transformé au cours des dernières années, observe Jean-François Bélisle. Cette approche nous pousse à jeter un regard critique sur les lacunes et les préjugés qui ont peuplé le processus d’acquisition au cours de l’histoire du Musée. »
Les photographies obtenues par Martin Désilets brossent un portrait singulier des œuvres. Il a notamment superposé plusieurs pièces de la collection pour en faire une œuvre à part entière. « Il a accumulé les images pour donner une impression d’aboutissement à la collection. Si on met tout l’un sur l’autre, on se retrouve devant un carré noir, un néant où tout et rien y sont à la fois », décrit M. Bélisle.
Dans son exposition éponyme, la sculptrice Chloé Desjardins réfléchit à l’utilité de l’art. Au centre de sa démarche se trouve la symbolique des matériaux, les savoir-faire et la fonction des outils. Enfin, la réflexion sur la spiritualité de Carl Trahan offrira un contraste contemporain aux nombreuses œuvres d’art sacré que le Musée possède étant donné que ses fondateurs faisaient partie d’un ordre religieux, les Clercs de Saint-Viateur.
L’art numérique a été volontairement écarté de l’exposition. « C’est un commentaire sur l’époque dans laquelle on vit, explique le directeur du Musée, on est fatigués des ordinateurs et des réunions Zoom, donc on se donne une pause des écrans cet été. »
Du côté événementiel, les jeudis 5 à 7 sur la terrasse seront de retour. S’ajoutent au calendrier les samedis Patio 145 durant lesquels le public pourra aussi prendre un bol d’air frais durant l’après-midi tout en s’imprégnant de musique locale.
COVID-19 oblige, les activités éducatives demeurent suspendues. Mais une aire en libre-service a été aménagée pour tous et il sera possible d’y jouer à des jeux de société inspirés des collections du Musée et de bricoler en famille.
Les noces de l’art et des mathématiques
Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, l’exposition Géométries naturelles de l’artiste estrien Étienne Saint-Amant a pris l’affiche le 13 mai. L’artiste scientifique explore les formes et les couleurs de la nature à partir de formules mathématiques. Il dévoilera au passage des créations inédites inspirées de la région des Cantons-de-l’Est.
« Son travail est à la frontière de l’art et de la science, détaille Maude Charland-Lallier, directrice du Musée des beaux-arts de Sherbrooke. La géométrie et les théories physiques du chaos alimentent sa création, qui rappelle les tableaux romantiques de William Turner. »
Une projection évolutive donnera également vie aux œuvres. À défaut d’un vernissage classique, l’artiste sera présent en salle à quelques reprises d’ici la fin de l’exposition le 5 septembre.
L’exposition Dé-Constructions de l’artiste argentin José Luis Torres se poursuit quant à elle jusqu’au 5 septembre. « On est davantage dans des eaux colorées et ludiques, compare Maude Charland-Lallier. À la manière d’un déambulatoire, on peut se promener dans certaines œuvres. Le public est invité à découvrir différentes expériences et points de vue sur le Musée, ainsi qu’à réfléchir sur l’habitat et le territoire. »
Dans le stationnement du Musée, l’installation Vice caché du même artiste offre une métaphore du confinement qui se veut porteuse d’espoir à travers l’ère de la COVID-19.
Il sera toujours possible de découvrir l’exposition permanente Couleurs manifestes, qui réunit une cinquantaine d’œuvres d’artistes phares tels que Serge Lemoine, André Fournelle et Armand Vaillancourt.
Le parcours de photographies autour du lac des Nations revient quant à lui pour une nouvelle édition. Cette année, le collectif Humains de Sherbrooke, Stéphane Lemire et Marcel Morin investissent l’espace jusqu’en septembre. Des visites guidées gratuites ponctuées de prestations musicales seront offertes tout au long de l’été.
Les 6 juin et 4 juillet prochains, les ruches d’art, jusqu’ici virtuelles, se transporteront au parc. Les ateliers de création libre, ouverts à tous, seront animés par l’art-thérapeute Emmanuelle Meunier.
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.