Mouvantes identités noires chez Optica

Le centre Optica présente le travail de la Torontoise, plus connue sur la scène canadienne où elle expose depuis le début des années 2000. Le corpus ciblé par la directrice Marie-Josée Lafortune fait connaître avec brio les enjeux abordés par l’artiste issue de la diaspora caribéenne. Par des moyens visuels certes usités,les œuvres abordent avec efficacité les notions d’identité et d’invisibilité et les relient à des expériences vécues par les personnes noires.
Le portrait est le genre élu par l’artiste qui sollicite ses modèles au sein des communautés noires. Ses images déconstruisent l’homogénéité des stéréotypes qui leur sont associés tout en interrogeant les effets réducteurs et violents de leur persistance. Allusives, ses œuvres ne pointent pas les cas trop nombreux de l’actualité qui nous viennent à l’esprit.

L’artiste joue plutôt finement avec des procédés de transfert photographique, de flous et de structures en grilles, comme dans les séries The Smiths et Blur, qui minent l’apparence unificatrice d’un nom de famille ou de la silhouette d’un afro. Les sujets de Brewster refusent la fixité et s’affirment résolument par le mouvement. Dans un texte qui accompagne l’expo, d’autres réflexions sont dégagées par la professeure de Concordia Nalini Mohabir.
Chez Optica, centre d’art contemporain, jusqu’au 3 avril