Sur le radar — La renaissance se poursuit

Parmi les artistes tombé(e)s dans l’oubli, Romany Eveleigh figure sans doute en haut de l’échelle. Depuis 2011, les galeries Roger Bellemare et Christian Lambert font un travail énorme pour rattraper le temps perdu. Après plusieurs expositions, voici la première monographie consacrée à Eveleigh. Formée à l’École des beaux-arts de Montréal et établie en Italie depuis les années 1970, la Londonienne de naissance a développé une écriture visuelle fragile, minimaliste et répétitive.
Soutenu par les essais de l’artiste Angela Grauerholz et de la professeure Cheryl Simon, le livre célèbre l’oeuvre épique de Romany Eveleigh, Manifesto (1976). Complexe, cette murale est définie, par Grauerholz, comme « un curieux mélange de gestes délibérés et de matériaux éphémères empruntés aux domaines de l’imprimerie, de l’écriture, de la fabrication de livres, du collage et du dessin ».
La publication respire la fragilité, notamment par sa jaquette. Mais il respire aussi le recommencement, thème intrinsèque d’Eveleigh. Manifesto a ainsi été reformulée comme une suite de pages. Quatre essais critiques des années 1980 et 1990 sont aussi reproduits, mais en anglais seulement et sans leurs références.