Pousser à la roue

«Loop» se décline en 13 zootropes géants, ce jouet optique précurseur du cinéma d’animation.
Photo: Annik MH De Carufel Le Devoir «Loop» se décline en 13 zootropes géants, ce jouet optique précurseur du cinéma d’animation.

Olivier Girouard et Jonathan Villeneuve ont roulé leurs 13 roues sur la place des Festivals de Montréal mercredi. Ils inauguraient Loop, le projet de luminothérapie qui occupera les lieux jusqu’à la fin du mois de janvier. Treize roues géantes, donc, activées par des « draisines à levier », ce mécanisme inspiré de Bugs Bunny, sur lesquelles défileront, sous une lumière stroboscopique, des images inspirées de 13 contes pour enfants.

Ce projet est le gagnant du concours qui décide chaque année de l’animation de luminothérapie qui anime la place des Festivals. Ces roues s’inspirent du zootrope, ce jouet inventé à l’époque victorienne qui permet de voir des chevaux bouger à travers une petite fente. Le zootrope est à l’origine de l’invention du cinéma. Le mouvement des tambours actionne la musique du carillon logé à l’intérieur. Chaque roue fait vibrer des notes différentes. Même la lumière produite par la roue est produite par le mouvement du tambour.

Comme chaque année, le Quartier des spectacles voulait présenter au public des oeuvres lumineuses, sonores et interactives. Cette année, on a ajouté la thématique des contes. À l’intérieur comme à l’extérieur des roues, on voit des images évoquant les Trois Petits Cochons, Pinocchio ou le Petit Chaperon rouge.

« Au début, on s’est inspiré des tourniquets des parcs pour enfants », raconte Olivier Girouard. Mais il était hors de question de reprendre ce jeu, désormais considéré comme dangereux. Les tourniquets ont donc été renversés à la verticale, pour créer Loop. « On utilise de vieilles technologies pour faire quelque chose de nouveau », poursuit Olivier Girouard.

Ce dernier est musicien, il est aussi à la tête d’Ekumen, la boîte de production de Loop. Villeneuve est artiste en art visuel. Il inaugurera bientôt une oeuvre inspirée du cinéma en noir et blanc à la place Émery. Et Loop puise aussi dans l’histoire du cinéma, chaque roue portant 24 images illustrant le conte qui défilent à toute vitesse. C’est peut-être en ce sens que le Quartier des spectacles définit cette machine comme étant « rétrofuturiste ». C’est la cadence d’exécution qui détermine la vitesse de défilement des images, la fréquence de frétillement de la lumière et le rythme de la composition sonore.

Le tout sera accompagné de projections lumineuses signées par le groupe Ottoblix. On pourra les voir sur les deux façades adjacentes à la place de l’UQAM, sur le pavillon Président-Kennedy de l’UQAM, mais aussi sur la façade du nouvel espace Wilder, qui n’a pas encore ouvert ses portes.

Le tout a nécessité 800 heures d’assemblage, 22 000 vis, soit 115 kg, et trois mois de conception et de design.

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