Une Biennale de Montréal indéfinissable

Michael Blum, «The Swap»
Photo: Michael Blum Michael Blum, «The Swap»

À un mois de son inauguration, la Biennale de Montréal dévoilait mercredi la totalité de son programme, dont les grands axes étaient connus depuis mai. Rien de vraiment nouveau, si ce n’est que la liste des artistes a été allongée de dix noms (ils en sont à 55 maintenant) et que la manifestation fera naître un centre d’art, sur le Plateau-Mont-Royal.

Le gros de l’expo se déroulera, comme prévu, au Musée d’art contemporain, qui accueillera 32 des projets. Si plusieurs adresses réputées seront de la partie (Musée des beaux-arts, Galerie de l’UQAM, centres Optica et Dazibao), une bonne délégation (huit artistes) atterrira au Livart, un lieu tout neuf, rue Saint-Denis. Né de la transformation d’un presbytère dominicain, l’endroit a été restauré par la Shed, jeune firme d’architectes qui aura exploité jusqu’à plus soif le concept de cube blanc. Un grand défi y attend les artistes.

Envergure internationale

 

L’événement, chapeauté du titre Le grand balcon (un emprunt à Jean Genet), est d’envergure internationale, à l’image de son commissaire, Philippe Pirotte, un Belge établi en Allemagne. Le choix des artistes témoigne de cette mission planétaire.

Luc Tuymans, Kerry James Marshall, Nicole Eisenman, tributaires de la nouvelle figuration en peinture, y seront. En sculpture, on verra du Brian Jungen, du Geoffrey Farmer ou encore de nouvelles pièces de Valérie Blass jouant sur la transparence. Côté images fixes ou en mouvement, on aura droit à celles de Knut Asdam, de Nathalie Melikian et de Michael Blum.

De l’aveu de Philippe Pirotte, la Biennale ne sera cependant pas faite que « de choses classiques ». L’homme considère qu’il s’agit d’une « expo sans thématique » et la voit davantage comme « une caisse de résonance ». Son leitmotiv le pousse à ne pas enfermer les projets dans une définition. « Je dis souvent à mes étudiants, confie-t-il, que s’ils font quelque chose qui ressemble à de l’art, ce sera ennuyant. »

Il espère que cette Biennale bousculera les habitudes. Il pense notamment au projet littéraire de Hassan Khan, qui prendra forme à la fin de l’expo. La publication ne sera pas un catalogue d’expo, mais un « recueil de fictions et non d’essais ». Dans cette biennale rassembleuse, Marina Rosenfeld travaillera avec les Fusiliers Mont-Royals et avec des Montréalais de la scène rock, alors que Jacob Wren proposera Toutes les chansons que j’ai composées.

« Les gens pourraient penser qu’il s’agit d’un festival de musique ou un projet de maison d’édition. Et c’est vrai », dit Philippe Pirotte.

La Biennale de Montréal se déroulera du 19 octobre au 15 janvier.

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