Attendue depuis des mois, la monographie consacrée à l’artiste Milutin Gubash conclut un cycle de cinq expositions dans cinq musées. Mais elle n’est pas le catalogue habituel des expos tenues en 2011 et 2012 à St. Catharines, Kitchener et Ottawa, en Ontario, à Lethbridge, en Alberta, et à Joliette. La dispersion de l’ensemble appelait à produire un document inusité. Le bouquin ne bouscule cependant pas les normes. Il se décline dans la classique alternance entre textes et images et propose un survol de l’univers de Gubash somme toute similaire à ce premier bilan. Parfois, la redondance semble même s’être infiltrée parmi les essais des auteurs invités à disserter sur cette pratique versée dans l’autofiction. Reste que l’ouvrage s’imposait, pour permettre de rassembler ce qui ne l’était pas dans les salles. Et il recèle ses surprises, notamment l’essai de la mère de l’artiste, protagoniste récurrente de ses films, qui ne manque ni d’humour ni d’à-propos. Multidisciplinaire, réalisateur de faux sitcom, acteur, photographe, Milutin Gubash ne cesse de fabuler autour de son existence de Serbo-Canadien depuis 2002. La monographie ne met pas un point final à cela, souhaitons-le.