Arts visuels - Un 15e été dans les bois de la Fondation Derouin

Quinze ans que René Derouin a ouvert ses terres boisées à la création, à la sculpture. Quinze ans que sa fondation, à Val-David, organise des symposiums internationaux (des Amériques, plus précisément). Résultat: les sentiers aménagés à même la forêt pour ces rencontres multidisciplinaires (aux sculpteurs, on adjoint souvent des poètes et des musiciens) sont devenus une caverne en plein air.
Au détour d’un chemin, au pied d’un arbre, au sommet d’une montée, à cheval sur un ruisseau... La visite est riche en surprises dans ce site baptisé «Les jardins du précambrien».En cette année du 15e anniversaire, la Fondation Derouin s’en est tenue à reprendre le symposium de 2009, celui de la commissaire Pascale Beaudet, intitulé Chemins et tracés. Le parcours de trois kilomètres, fort de ses 11 œuvres, est donc le même que l’an dernier. À deux éléments près.
L’un d’eux est l’œuvre de Nathalie Levasseur, Mes racines, mes terres, composée de «vestiges de fonds de chaises», «de squelettes de chaises sans fond» afin de former le «tressage fantomatique d’un arbre abattu». Cette installation respecte l’esprit même des idées défendues par Derouin, soit les questions du territoire et de l’identité. L’autre pièce ajoutée cet été est signée Marc Walter, reconnu pour son travail avec des matières organiques.
Les Jardins du précambrien ont rouvert leurs portes au début du mois, et ce, jusqu’en octobre. Il est donc possible de revoir les œuvres de l’an dernier, dont la majestueuse fontaine de Marc Dulude et ses miroirs en guise d’eau. Les photos et le mobilier de l’explorateur imaginé par Daniel Olson sont parmi les autres beaux trésors à découvrir. La plupart des œuvres, cependant, se confondent davantage avec les lieux, ne serait-ce que parce qu’elles reprennent des matériaux propres au site, tels que des brindilles ou des cailloux.
En dehors de cette expo bis, une série d’événements ponctuent la saison. Parmi eux, notons les concerts du compositeur Pierre Dostie, les rencontres au site «Poésie in situ» et les performances des membres de l’Atelier québécois de géopoétique.
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Collaborateur du Devoir