Fêtes de la Nouvelle-France - Les habits du seigneur

La galanterie d’antan aux Fêtes de la Nouvelle-France...
Source : Fêtes de la Nouvelle-France
Photo: La galanterie d’antan aux Fêtes de la Nouvelle-France... Source : Fêtes de la Nouvelle-France

Québec — Pour une neuvième année, la ville de Québec se prépare à un grand retour en arrière avec la venue des Fêtes de la Nouvelle-France, qui auront lieu du 3 au 7 août prochain. Le temps de quelques jours, la vieille capitale et ses habitants se rencontreront dans leurs habits d'époque.

Caroline Albert est tout simplement débordée. Costumière de son métier, elle répond à nos questions tout en cousant les fils d'un énième habit de colon. «Les Fêtes de la Nouvelle-France sont le deuxième événement le plus important pour nous après l'Halloween». L'atelier de création de Mme Albert a en réserve pas moins de 450 costumes d'antan. Or, tous ne sont pas exactement conformes à ceux des ancêtres... «Les costumes authentiques sont difficiles à porter, ils sont souvent très pesants et ne s'ajustent pas bien. Mais nous faisons ce que nous pouvons», explique-t-elle. «De toute façon, les gens ne sont pas bien renseignés sur leur histoire. Ils mélangent les Médiévales et la Nouvelle-France, alors ils ne s'en rendent sûrement pas compte!»

Le gouvernement fédéral interpellé

Les organisateurs des Fêtes font d'ailleurs des efforts pour pallier cette ignorance en offrant des conférences sur la vie des censitaires en Nouvelle-France, les Amérindiens ou encore la vie rurale. S'ajoutent un marché public, une auberge, un camp amérindien, des ateliers sur les vieux métiers, et de grandes processions ont été pensées pour permettre à tous de croire, ne serait-ce qu'un peu, au voyage dans le temps. On propose aussi cette année un Tartuffe en huit tableaux qui rappelle qu'en 1694, Frontenac s'était heurté à l'évêché en voulant présenter cette pièce de théâtre au château Saint-Louis. L'évêque de Québec ne prisait pas trop ce «Cachez ce sein que je ne saurais voir!», prononcé, dans la pièce, par un homme de Dieu...

La ministre du Tourisme, Françoise Gauthier, a par ailleurs interpellé Ottawa hier à propos du financement des événements comme les Fêtes de la Nouvelle-France. Le défunt Programme des commandites, a-t-elle rappelé, «aidait beaucoup ces événements». «Il y a trois millions de manque à gagner au Québec. On sait que la ministre Liza Frulla cherche à mettre sur pied un programme pour 2006, mais il faut trouver une solution pour 2005», a-t-elle déclaré. À titre d'exemple, les Fêtes de la Nouvelle-France, dont le budget total est de 2,7 millions de dollars, ont dû se passer, pour la première fois cette année, de l'appui du ministère fédéral du Patrimoine (50 000 $) et de Développement économique Canada (entre 125 000 et 150 000 $). «On aurait beaucoup de difficulté à comprendre que le fédéral se retire complètement», plaidait le président des Fêtes, Michel Proulx. «Tout ça est très malheureux, cela fait un an qu'on attend des nouvelles d'Ottawa.» Les Fêtes sollicitent déjà largement le secteur privé, qui assure plus de 60 % de son budget.

Collaboratrice du Devoir

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