Festival d'été de Québec - Xarxa met le feu à Québec

Québec — L'événement le plus époustouflant du Festival d'été de Québec (FEQ) est survenu là où on ne l'attendait pas: au théâtre de rue. Au tournant de 23h jeudi soir, derrière la porte Saint-Jean, des milliers de personnes ont vu d'étranges personnages incendier la rue et la vieille porte Saint-Jean sous le son des flûtes et des tambours.
C'était la première fois que la troupe espagnole Xarxa Teatre se produisait chez nous et il était temps. Ses performances pyrotechniques ont déjà été présentées dans 34 pays au cours des vingt dernières années. Le spectacle, intitulé Nit Màgica («Nuit magique»), sera repris ce soir, sur les plaines d'Abraham, entre le spectacle de La Rue Ketanou et celui des Trois Accords. D'après Marie-Josée Houde, régisseur de l'événement pour le Festival d'été de Québec, au moins 20 000 personnes devraient y assister.Jeudi soir, la foule n'en croyait pas ses yeux. À la fin du spectacle, le vieil arc de pierre sous lequel passent d'ordinaire les voitures, avait presque disparu sous une chute de feu. Auparavant, des espèces de moines blancs avaient remonté la rue pavée en projetant mille feux dans les airs. Les tambours et les flûtes stridentes qui accompagnaient le tout donnaient à l'ensemble des allures de fin du monde.
Évoquant fêtes traditionnelles valenciennes, le spectacle, qui a été créé il y a près de 20 ans, déconcertait par son côté chaotique, où la fête naissait de la fureur et des excès. À cheval sur une bicyclette en feu ou portant de menaçantes cornes de taureau, les personnages suscitaient un curieux mélange de peur et de joie enfantines. Sur les trottoirs, on reculait pour ne pas recevoir de boules de feu.
Une première au Québec
Il est vrai que le public québécois n'a pas l'habitude de ce genre de spectacle, qui constitue sans contredit une première du genre au Québec. «La rue Saint-Jean n'est pas très large et, en plus, à Valence, ils ont l'habitude de faire ça sans clôtures et les gens se tassent, explique Marie-Josée Houde. Là-bas, ils foncent dans la foule, il n'y a pas de sécurité comme chez nous. Ils ont donc dû faire plus attention.»
Nit Màgica a d'ailleurs nécessité de longs préparatifs, précise Mme Houde, qui a été embauchée spécifiquement pour travailler au projet. «Les gens de la production sont venus en avril rencontrer les policiers et les pompiers pour savoir si c'était possible de le faire. Il a fallu obtenir la permission de la Ville, de la division des explosifs ainsi que la collaboration de tous les commerçants du quartier.»
Le succès remporté par Xarxa Teatre au Festival d'été pourrait, espérons-le, l'amener à revenir. Outre Nit Màgica, la compagnie fondée en 1983 fait tourner plusieurs autres spectacles, tels Déus o Bèsties, qui s'inspire des mythes associés au taureau, Veles et vents, un hommage à la mer et aux navigateurs créé pour l'inauguration du tunnel sous la Manche, ainsi que Tombatossals, qui traite de paix et d'écologie.
Collaboratrice du Devoir