Festival Off de Québec - Le week-end de l'été!

Québec — Ce dernier week-end festivalier s'annonce pour le moins chargé. Tant au Off qu'au Festival régulier, on a mis le paquet. Dans le lot, on a choisi de vous parler aujourd'hui de Paul Cargnello, lauréat du prix du compositeur-interprète le plus prometteur aux MIMI, véritable militant et homme sympathique.

Ce jour-là, il avait oublié qu'on devait l'interviewer mais ça n'a pas été un problème. «C'est pas grave; moi, je suis toujours prêt à parler», annonce-t-il avec son bel accent anglais. «Au début, je parlais beaucoup entre mes chansons, en show, et je me suis rendu compte que c'était plus long que la musique. Maintenant, j'ai trouvé une façon de "mixer" les deux. De toute façon, les textes sont vraiment militants, c'est pas comme s'il manquait quelque chose dedans.»

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le chanteur ne manque pas de conversation. En une heure d'une discussion qui ne finit plus, il sera question des manifestations où il s'est fait arrêter, du féminisme de Valeria Solanas, de Joe Strummer des Clash, de l'histoire du blues, de la musique cajun et du soul aux États-Unis, de la beauté de La Nouvelle-Orléans, du fait que les artistes reçoivent 50 ¢ pour chaque disque qu'ils vendent, de l'appui des Barenaked Ladies au NPD, de son goût pour les chapeaux et de son récent mariage.

Cet Anglo de Montréal, qui a longtemps défendu l'idée de la souveraineté, parle avec enthousiasme du rapprochement entre nos deux solitudes ou encore d'une possible union de la gauche. Cargnello est un gars de mélanges et de réunions. Sa musique, elle, va puiser, pour beaucoup, dans les héritages de la culture afro-américaine: un peu de soul, un peu de reggae. Bob Dylan a laissé sa marque aussi. L'harmonica vient rejoindre la guitare et les claviers. Au Pub St-Alexandre ce soir, il sera accompagné de son frère Christopher (guitares), de Sandy Belfort (claviers), de Ryan Fleury (basse) et de Jose «le» Major (batterie). La plupart du temps en anglais, il chante d'une voix riche et forte à laquelle il donne des transports très funk. Le message passe vite. Cargnello règne sur un modeste royaume, mais on s'y sent bien.

À voir aussi au Off

S'il fait beau ce soir, on vous recommande aussi la finale Québec-Montréal de la Ligue d'improvisation musicale sur le parvis de l'église. À découvrir avant que vous n'ayez manqué trop de bonnes parties. Thomas Jensen chantera juste après. Et pour ceux qui aiment quand ça bouge vraiment, le Drague reçoit un combo We Are Wolves, Malajube et Plastic Patrick. Apparemment, le batteur du premier groupe a l'habitude de jouer debout. Au même moment, Rouje accueillera notamment Didier Boutin, dont le récent album, Sans le malheur, le bonheur est triste, n'a pas fini de se faire entendre. Et demain, on nous offre un «DJ set» de Kid Foala, Martha Wainwright, Geneviève et Mathieu et autre «DJ set» de Champion.

Au «On», on nous balance aujourd'hui Gnawa Diffusion, Bénabar, Fred Fortin. Le lendemain, ce n'est pas mal non plus avec Les Trois Accords, Dinosaur Jr et le concert «équitable» de Désert Rebelle, dont on vous parlait plus tôt cette semaine. Heureusement, il n'y a pas de Off dimanche, parce que c'eût été trop. Déjà au FEQ, il faut choisir entre le mégashow des Cowboys fringants (avec Dumas, les Loco Locass, les Zapartistes et cie), la soirée du Pigeonnier avec Le Nombre, les Breastfeeders, les New York Dolls et Les Secrétaires volantes. Et, comme si ce n'était pas assez, la place d'Youville reçoit John Renbourn et Calexico. Qui a dit qu'il ne se passait jamais rien à Québec?

Collaboratrice du Devoir

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