Les flâneuses


Frappier, d'hier à aujourd'hui
La biographie Roger Frappier. Oser le cinéma québécois (Éditions Mains libres), de l’essayiste Denis Monière, offre, autant qu’un survol de la vie du producteur-réalisateur, un regard sur les courants artistiques et sociaux du Québec, de la Révolution tranquille à aujourd’hui. Le style assez sec ne rend pas toutes les aspérités et les contradictions du bouillant homme de cinéma, mais il traduit sa passion pour le septième art et décrit les étapes de son engagement envers le cinéma québécois. L’auteur fait de cet homme une figure emblématique des mutations qui ont transformé le Québec.

Construire l'imaginaire
Dès les premiers instants de L’île de Sukwan, on ne peut pas faire autrement que de tomber sous le charme de sa protagoniste, une fillette thaïe, alors qu’elle lit dans un anglais impeccable un conte de son cru, campé à Snownyaland. Et de s’extasier devant le projet de ses parents de concrétiser cette île imaginaire sur leur terrain au milieu de la jungle. Le très beau documentaire de Perihan Incegöz et Jonathan Tremblay, tourné sur huit ans, relate cette entreprise singulière, qui alimentera sans doute chez le cinéphile une réflexion sur la place de la créativité dans l’éducation des enfants. En salle.

Comédie noire chez Duceppe
Après 25 années de loyaux services comme présentateur de nouvelles, Howard Beale est congédié. Les cotes d’écoute ne sont plus au rendez-vous. Chamboulé, il annonce en direct son suicide en ondes la semaine suivante. Ses patrons y voient alors une occasion en or pour doper l’audimat de la chaîne en difficulté, n’hésitant pas à ériger en prophète populiste cet homme en détresse. Adaptée du film Network de 1976, la pièce Salle de nouvelles offre une satire captivante du monde des médias et de l’information-spectacle. À l’affiche au théâtre Duceppe jusqu’au 7 octobre.

Luffy, le seul et l'unique
Quand le mangaka Eiichiro Oda a vu Iñaki Godoy, il n’a pas douté un instant : l’acteur mexicain était né « Luffy ». Il n’exagère pas. Son incarnation vive et délurée du héros au chapeau de paille au centre de One Piece est bluffante. Netflix a joué (et récolté) gros avec cette adaptation en prise de vues réelles, qui a pulvérisé les records au rayon des départs canons en détrônant Wednesday et Stranger Things. Verdict des fans ? S’il faut en croire l’aile jeunesse de la maison et ses amis, la série extra grand public est fidèle à l’essence du phénomène. Mieux, elle tient ses promesses.