Danse et cirque: un automne bien riche!

Qui dit septembre, dit rentrée culturelle. Cette saison encore, la danse et le cirque nous plongent dans des univers variés avec une programmation québécoise qui compte tant des spectacles à grand déploiement que des productions plus petites. De quoi ravir et intriguer une large audience de passionnés et de curieux.
Quoi de mieux que de profiter encore des températures estivales en regardant de la danse ? C’est ce que propose notamment le Festival Quartiers Danses (FQD) qui, comme à son habitude depuis 20 éditions, se tiendra dans divers quartiers de Montréal. Bien que plusieurs artistes locaux soient des habitués du FQD (Pauline Gervais, Kyra Jean Green…), on y retrouvera aussi des chorégraphes de différents pays, dont Yiannis Takalos (Grèce) et la S Dance Company (Italie). Au total, une trentaine de chorégraphes, en extérieur et en salle, raviront les amateurs de danse du 6 au 17 septembre.
Au MAI, deux propositions se penchent sur la mémoire et la transmission. En octobre, Graveyards and Gardens, de la compositrice Caroline Shaw et de la chorégraphe Vanessa Goodman, souhaite mettre en lumière la beauté de la mémoire du corps, le tout à travers une installation performative. Le lien entre nos corps et notre environnement y est aussi soulevé.
Du côté de l’artiste visuelle et danseuse Mona El Husseini, c’est la transmission de récits, partagés à travers le corps, qui sert de fil conducteur à sa pièce Creatrix. L’interprète partage la scène avec sa mère et ensemble, elles élaborent une histoire sous les yeux du public, entre improvisation, interprétation et danse baladi égyptienne.
Toujours en lien avec le corps, la proposition Peau, de Priscilla Guy et d’Emilie Morin, prendra la scène de l’Agora de la danse cet automne. Écrans, projections vidéo, montage en direct, cinq interprètes transforment sans cesse leur image pour finalement se questionner sur la place de celui qui regarde, et de celui qui est regardé. Ici, la technologie s’affirme comme un outil d’exploration profonde de la peau, tout en chaleur et en intimité.
Début novembre, l’incontournable chorégraphe Akram Khan sera de retour à Montréal pour présenter sa pièce Jungle Book Reimagined. À travers les yeux d’un jeune réfugié climatique, le chorégraphe revisite le voyage de Mowgli, qu’il a d’ailleurs lui-même interprété lorsqu’il avait dix ans.
Pour rester dans un univers imaginaire, on ira aussi voir le tout nouveau spectacle tout public de la compagnie Cas Public, Projet Pinocchio, à l’Agora de la danse. À travers sept interprètes, la chorégraphe Hélène Blackburn plonge dans les facettes fantastiques et parfois déroutantes de la métamorphose.
En revenant à l’essentiel du célèbre conte, la compagnie montréalaise espère aller plus loin en se questionnant sur les changements, sur les tourments de l’âme ou encore sur notre lien avec la nature. Du côté des Grands Ballets, La dame aux Camélias sera présentée en première mondiale. C’est le chorégraphe canadien Peter Quanz qui signera cette pièce néoclassique, parsemée de touches modernes de romantisme.
Toujours du côté des nouveautés, on retrouve aussi les fameuses Anne Plamondon et Kidd Pivot, qui dévoileront cet automne leur nouvelle création. C’est à ne pas manquer. La chorégraphe Dominique Sophie propose aussi une suite à son spectacle Mom’s Spaghetti, crée en 2019.
Ainsi, avec Shitshow, l’artiste met en avant les hauts et les bas de la vie d’artiste, avec sur scène quatre streetdancers. Entre questionnement authentique, humour, spectacle et partage, cette nouvelle création touche à la fois à l’intégrité et à la société de performance.
Jouer avec les codes
Pour les amoureux de processus créatifs, c’est à Tangente que ça va se passer, avec la soirée triple où les artistes Sebastian Kann, Keenan Simik Komaksiutiksak et erψn temp3st présenteront une soirée de créations expérimentales, élaborées à la suite de trois courtes semaines de recherche. Une soirée qui permettra aussi d’inaugurer le LABdiff, un nouvel événement consacré à l’exploration.
C’est aussi à travers l’exploration que Philippe Dépelteau a décidé d’utiliser 500 briques pour sa nouvelle pièce, S’imbriquer, dans laquelle l’artiste s’interroge sur la place de l’habitat, des lieux de vie dans un monde qui s’effondre.
En plus des briques qui façonnent l’espace, deux performeurs mettent leur corps sur scène, qui devient à leur tour des maisons, qui parfois se fragmentent. Dans cette soirée triple, on retrouvera aussi le collectif FRAM, qui s’interroge sur les espaces voués à la recherche documentaire, le studio et les lieux de performance.
Enfin, Hanna Sybille Müller et sa création The Choregraphic Garden exposent trois interprètes qui ne feront plus qu’un avec le sol, celui qui nourrit les fleurs et les légumes, mais qui est aussi un lieu de débats et de science. Un petit lit de jardin à même la scène sera construit durant la représentation.
Du côté de La Chapelle, les performances hybrides seront à l’honneur, avec Aemulus de Jean-François Boisvenue et Giverny Welsch, où une interprète interagit et évolue avec six bras robotisés, le tout mêlant musique électronique, vidéo et robotique. Du côté de Maria Kefivora, The Beach and Other Stories invitera le public à une incursion photographique et dansée.
Du côté de la Tohu
Du côté de la compagnie Phare Circus, venue directement du Cambodge, c’est la vie de Bouddha lui-même qui est décortiquée. En plus de performances circassiennes poétiques, le spectacle L’or blanc fait place à trois musiciens et à un artiste peintre. À la Tohu en novembre.
Le début de l’hiver n’est pas facile à supporter pour tout le monde. Alors, pourquoi ne pas retourner au camping en décembre ? C’est ce que propose la compagnie Le Théâtre à Tempo avec son spectacle Camping, à la Tohu. En se basant sur les stéréotypes de ce lieu estival et rassembleur, la compagnie dévoile une myriade de personnages sympathiques qui feront rire les spectateurs autant que les impressionner.
Bons spectacles !