Une menace de grève plane sur BAnQ

Sans convention collective depuis trois ans, embourbés dans des négociations qui avancent au ralenti, les employés de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) s’apprêtent à entrer en grève le 14 février prochain.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs unis de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (STTuBAnQ-CSN) a annoncé mercredi matin avoir officiellement envoyé son avis de grève au ministère du Travail.
Lors d’une assemblée générale tenue à la mi-janvier, ses membres ont voté à 94 % pour se doter d’une banque de 10 journées d’arrêt de travail. À moins d’un revirement de situation et d’une avancée dans les négociations d’ici là, cinq de ces journées de grève seront donc utilisées à compter du 14 février.
« L’inflation actuelle nous appauvrit à chaque paie, puisque nous n’avons pas reçu d’augmentation salariale depuis quatre ans. Plus le temps passe, plus nos membres s’impatientent face à une négociation qui s’étire pour rien depuis plus d’un an », a fait valoir la présidente du syndicat, Sylviane Cossette, par communiqué.
Cela fait des mois que les employés de BAnQ espèrent trouver une entente satisfaisante, qui inclurait entre autres un rehaussement des salaires, avec la partie patronale. Le problème, c’est que les discussions sont notamment ralenties par les multiples changements du représentant du Secrétariat du Conseil du trésor, qui obligent les parties à repartir l’exercice à zéro chaque fois, selon le syndicat.
D’après ses calculs, les employés de BAnQ reçoivent un salaire bien plus bas que nombre de leurs confrères d’autres bibliothèques québécoises. À titre de comparaison : un commis de bibliothèque travaillant à BAnQ gagne environ 33 000 $ par année, tandis qu’il peut espérer récolter 37 200 $ à l’Université de Montréal, 43 700 $ à la Ville de Beloeil ou même 49 300 $ à la Ville de Brossard.
Pendant ce temps, les départs se multiplient à l’interne, ce qui prive l’institution de l’expertise dont elle a besoin, estime la partie syndicale. « Le Conseil du trésor doit corriger rapidement ce problème et bonifier l’enveloppe budgétaire qui favorisera l’attraction et la rétention de ses salariés », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).
Le Conseil du trésor, qui a donné un mandat de négociation à BAnQ, a indiqué au Devoir que les discussions « se poursuivent », sans plus de commentaires afin de « respecter le processus en cours ».
Une version précédente de ce texte, qui mentionnait que les changements de représentant du Secrétariat du Conseil du trésor à la table des négociations ralentissaient ces dernières, a été modifiée.