Les flâneurs


De pois et de fureur
Née avant-guerre, en 1929 (un an après Andy Warhol), et toujours de ce monde, la Japonaise Yayoi Kusama n’est pas seulement la reine du pop art et de l’art contemporain : elle entraîne les spectateurs dans sa psyché schizophrène. Et dans ses célèbres citrouilles, les pois et les cercles qui tournoient, une nature réinventée, les salles de miroirs infinis créant les vertiges… À Montréal, la Fondation PHI a été débordée cet été par l’affluence devant l’expo gratuite qui lui est consacrée, mais celle-ci roule jusqu’au 15 janvier. Peu d’oeuvres au menu, mais elles fascinent.

Rêve éveillé
L’art de la flânerie atteint un niveau supérieur dès qu’on met le pied dans les serres du Conservatoire de Westmount, rouvert en juin après sept ans de fermeture. Restauré, c’est un bijou architectural construit en 1927. Par le plafond de verre, la lumière solaire exalte une flore épanouie, révélant au passage une fontaine et son chérubin flûtiste. On s’y balade comme dans un rêve, en s’offrant un détour par la bibliothèque aux arches spectaculaires et un arrêt à la galerie du Victoria Hall. Et pour un après-midi romantique ou amical parfait, on clôt par un pique-nique au parc.

Sous l’eau ou en pleine forêt, plusieurs espèces de la faune peuvent aisément échapper au regard humain, y compris à celui des scientifiques qui souhaitent les étudier pour mieux comprendre leur cycle de vie ou élaborer les mesures pour les protéger. Le recours à des outils technologiques devient alors essentiel. La série La faune connectée (Tou.tv) permet de suivre des chercheurs utilisant ces outils avec les tortues aquatiques, les lièvres, les loups ou les caribous. Une belle occasion de mieux comprendre la complexité des travaux de recherche sur le terrain.

Hilarants dédales européens
Cachée dans un recoin de la plateforme Tou.tv, la première saison de la comédie franco-germano-belge Parlement mérite amplement le détour. D’abord, parce que cette incursion en apparence vaudevillesque dans les coulisses du Parlement européen, avec son « héros » — un assistant parlementaire novice (Xavier Lacaille) qui pourrait passer pour un cousin lointain de Mr. Bean — et sa galerie de personnages secondaires délicieux, est une excellente source de franche rigolade. Et qu’elle nous apprend deux ou trois petites choses sur les méandres de la législation européenne, avec un sourire sarcastique…