Les flâneurs


François Lévesque 

Scandaleuse adaptation

La récente adaptation Netflix de Persuasion, de Jane Austen, a inspiré des critiques lapidaires. Campé au passé, mais doté d’une distribution multiculturelle volontairement anachronique (à la Chronique des Bridgerton) et ponctué d’évocations de moeurs modernes, le film voit en outre l’héroïne s’adresser à la caméra (à la Fleabag). Hérésie ? Apparemment. Or, le résultat ne manque pas de piquant, et Dakota Johnson (Suspiria, 2018) est parfaite dans le rôle d’Anne Elliot. Pas pour les puristes, mais si vous avez aimé l’irrévérencieux Clueless (Les collégiennes de Beverly Hills), d’après Emma


Manon Dumais

L’art du troc

Dans ¡ La Macha !, la documentariste Claudia Chabot esquisse le portrait contemplatif d’un couple nomade qui parcourt la planète à vélo lors d’un séjour au Costa Rica. En échange du gîte et du couvert, les deux artistes Àoffrent à leurs hôtes de peindre pour eux des fresques naïves. Est-ce équitable ? Ça, l’histoire ne le dit pas… Ode à la liberté doublée d’une réflexion sur l’état du monde, le moyen métrage donne à voir de superbes paysages, des rencontres chaleureuses et de timides ébauches d’amitié. À l’affiche au Beaubien et au Clap, ¡ La Macha !



Stéphane Baillargeon

Bonheurs sonores

La télé et la musique peuvent faire bon ménage. La quatrième saison de Stranger Things vient de refaire de Running Up That Hill, de Kate Bush, un hit mondial. De même, la série Yellowstone s’avère une inépuisable source de bonheurs sonores et de découvertes musicales. Le néowestern, campé dans les paysages du Montana, puise dans l’Outlaw Country, le Red Dirt, l’Americana, le country-rock et d’autres genres hybrides, parfois même en intégrant les interprètes dans certaines scènes. Toutes les chansons sont choisies finement et servent la narration en paroles comme en musique. Sur Prime Video.



Violette Cantin

L’horreur sans complaisance

Le démon de la colline aux loups est le premier roman coup-de-poing et même terrorisant de l’auteur français Dimitri Rouchon-Borie. La violence sexuelle omniprésente abordée frontalement de même que le style saccadé et presque exempt de ponctuation font de cet ouvrage une oeuvre se situant dans une classe à part. Semblant s’inspirer d’histoires observées dans sa carrière de chroniqueur judiciaire, l’auteur brosse un portrait sans complaisance des pics inégalés que peut atteindre la violence humaine, dont la victime est ici un jeune homme. Le roman a obtenu le mois dernier une nomination bien méritée pour le prix Québec-France Marie-Claire-Blais.


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