Les flâneurs


Papi drag queen
Cinquante ans après avoir quitté sa petite ville minière de Pologne pour s’établir à Paris, Sylvestre, élégant couturier le jour, flamboyante drag queen la nuit, renoue avec sa fille, qui vit des moments difficiles, à la demande de sa petite-fille. Irrésistible et touchante comédie à saveur sociale mettant en vedette le grand Andrzej Seweryn (sociétaire honoraire de la Comédie-Française), la série Queen nous rappelle avec bonheur l’excellent film Pride. Une rencontre improbable, où des militants gais de Londres viennent en aide à des mineurs gallois durant les années Thatcher. Sur Netflix.

La résistance au féminin
Avec l’invalidation du jugement Roe v. Wade aux États-Unis mettant en péril le droit à l’avortement, il serait facile de perdre espoir en la société américaine. Par chance, des autrices comme Roxane Gay nous rappellent que les droits des femmes sont encore défendus par de tenaces guerrières au sud de la frontière. Le moment est bien choisi pour plonger dans son essai Bad Feminist, qui aborde avec humour le sexisme dans la culture populaire. Gay dépeint également avec acuité les diverses formes d’oppression qu’elle vit en tant que femme noire en surpoids. Publié chez Édito et disponible en librairie.
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Une œuvre bien de chez nous
Profondément québécois de son nom jusqu’à son histoire de chasse et de garage, Arsenault et fils est une grande réussite d’ici. Des personnages complets et complexes adroitement joués par une distribution modeste, mais impressionnante (Karine Vanasse, Guillaume Cyr, Luc Picard et Julien Poulin, entre autres) et plusieurs rebondissements inattendus rendent ce long métrage captivant. Avec son suspense soigneusement réfléchi et ses magnifiques plans de la faune et de la flore québécoises, ce récit n’a rien à envier aux superproductions américaines.

Ce n’est pas parce qu’on rit…
Pour les lecteurs qui s’imaginent parfois en cyberguerriers, Les portes de la grande muraille (Zulma) est un roman d’anticipation qui devrait satisfaire les plus exigeants. L’histoire se passe dans les confins de la grande muraille informatique chinoise et offre une vue de l’intérieur, bien évidemment fictive, mais quand même intrigante, d’un Internet lourdement censuré par l’État et où une partie de la population soupçonne les événements de la place Tian’anmen d’être une pure propagande occidentale. Ce court roman est tour à tour une comédie, un polar trempant dans le cyberespionnage et une critique écrite au vitriol par un auteur anonyme.