Les flâneurs


Odile Tremblay

Les muses de David Goudreault

Les romans ne révèlent pas toujours au plus profond la fragile identité des auteurs. Parfois, seul le langage poétique aborde l’intimité subtile sans voile. Ainsi fait David Goudreault dans son recueil Vif oubli (Mémoire d’encrier). Il s’y livre à cœur ouvert, en une autobiographie lyrique et serpentine, de son enfance à la liberté entrevue qui vacille. Ses blessures toujours à vif et ses tendresses enfouies se nourrissent de perles et des pleurs : « Le poème est un regard acharné, prêt à trouver de la beauté partout, jusque dans la violence et les deuils », écrit-il.

Mais aussi : « On peut traverser un musée les yeux fermés / La vie aussi. »


François Lemay

Balado de bédé

S’il subsistait encore un doute quant au sérieux de la création en bédé, le balado Ligne de fond contribuera certainement à le dissiper. Réalisé et animé avec beaucoup de sensibilité par Catherine-Emmanuel Brunet, chaque épisode propose une rencontre entre deux auteurs ou autrices de bédé qui discutent d’un thèmecontemporain, par exemple la santé mentale ou la mémoire collective. Avec des invités pertinents, dont entre autres Jean-Paul Eid, Mirion Malle et Catherine Ocelot, et une production sonore léchée, cette série est un petit bijou. Sur La Fabrique culturelle.


Amélie Gaudreau

Un « travail final » emballant

Le spectacle des finissants de l’École nationale de cirque du Québec, présenté devant public après trois années de pause covidienne, arrive comme un bouquet de fleurs aux parfums vivifiants, débordants de l’enthousiasme et du talent de ses jeunes interprètes intrépides. Jusqu’au prochain moi, création en neuf tableaux mise en scène par Didier Lucien, n’est pas exempte de longueurs, mais celles-ci sont rapidement oubliées grâce aux très beaux moments de franche rigolade, de grâce vertigineuse et de douce mélancolie que ces jeunes artistes nous offrent, sans compter. À la Tohu jusqu’au 12 juin.


Sarah Boumedda

Algérie, on t’aime

Disco Maghreb, c’est le nom d’un disquaire d’Oran qui a produit de grands noms du raï dans les années 1980 et 1990. C’est un hommage à cette cultureet à l’Algérie dans toute sa diversité que livre DJ Snake dans son dernier morceau du même nom, et encore plus dans le clip qui l’accompagne : filmé dans l’Ouest algérien, la jeunesse du pays y règne en maître, ancrée dans ses traditions diverses, joviale malgré les embûches. DJ Snake a beau n’avoir rien inventé avec Disco Maghreb, pour les jeunes de la diaspora, c’est un morceau qui sème la joie et la fierté qu’on mérite de ressentir pour nos origines.

À voir en vidéo