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« L’art urbain, lorsqu’on le pratique, doit inciter les passants à s’interroger. » Le muraliste québécois Olivier Bonnard aime cultiver le mystère et propose toujours plusieurs degrés de lecture à ses œuvres. Et la murale qu’il exécute à l’intersection de la rue Sherbrooke et du boulevard Saint-Laurent dans le cadre du festival Mural qui s’amorce cette semaine — dont il est également l’un des directeurs artistiques — n’y échappe pas.
« L’environnement est important pour moi. Ce qu’on fait avec nos bâtiments aussi », explique-t-il. Pour lui, la façon dont l’immobilier est géré à Montréal est critiquable. « On a certainement perdu quelque chose au profit de ces nouveaux logements dénués de cachet et peu inclusifs, poursuit-il. Je trouve intéressant que nous interprétions l’urbanisme en y apportant notre sensibilité. »
Celui qui a ouvert il y a quelques années un atelier de recherche sur les plastiques s’est donné pour mission de toujours intégrer des matières recyclées afin de redéfinir la peinture en tant que médium. « L’art de la fresque, avec sa fonction politique et sociale, existe depuis longtemps. Mais cette mentalité s’est effondrée au profit du consumérisme et du narcissisme. »
Lorsqu’il s’adonne aux murales, Olivier Bonnard, qui s’inscrit dans l’héritage du peintre mexicain Diego Rivera et de l’architecte d’origine suisse Le Corbusier, pense différemment pour mieux s’extraire d’un univers qu’il croit devenu superficiel. « Voir mon nom accolé à une œuvre compte peu. La murale est un art si puissant qu’il est primordial, selon moi, d’expérimenter et de constamment se remettre en question. »
Fondé en 2020, le collectif clandestin Collages féministes Montréal veut, lui aussi, reprendre l’espace public grâce à des commentaires sociaux et politiques créés à partir de lettres noires sur feuilles blanches et affichés illégalement à travers la ville. « Pas une de plus », « le patriarcat m’étouffe », « pouvoir avorter sans négocier » ou encore « Joyce [Echaquan] nous nous souvenons » : le propos est toujours en lien avec l’actualité, en contrepoint toutefois de ce qu’il se dit dans les médias. « Nous voulons de la visibilité, de la voix et faire nôtre la rue. Nous réussissons à puiser une énergie commune dans notre colère. Nos actions n’en deviennent que plus joyeuses, puissantes et belles, souligne l’une des membres du collectif qui souhaite préserver son anonymat. Nous avons rapidement compris que l’impact de nos collages était immense et qu’ils sont, de fait, fondamentaux. »
Si l’origine du collage, tout comme celle du graffiti, se trouve notamment dans la subversion des mouvements anarchistes, punk et de l’anticapitalisme, les murales sont pour leur part le plus souvent commanditées, et, par conséquent, autorisées, consensuelles et édulcorées.
Pour autant, l’artiste visuelle Moule saisit cette occasion pour partager avec les autres ses valeurs. « Les murales sont un musée à ciel ouvert qui offre la possibilité d’éveiller à l’art gratuitement. J’essaie toujours d’y ajouter un clin d’œil et de faire comprendre que je suis féministe, en représentant, par exemple, des femmes poilues ou grosses. »
Parce qu’elle s’est plusieurs fois fait insulter et a vu ses murales vandalisées, elle sait que son art, le plus doux et tranquille soit-il, provoque, dérange. « C’est fou que montrer un corps dans sa normalité soit un acte militant. Cela me pousse à persévérer et cela prouve que notre société a besoin de changement. Les muralistes doivent s’engager pour que l’intime devienne politique », précise Moule.Nous avons rapidement compris que l’impact de nos collages était immense et qu’ils sont, de fait, fondamentaux
Elle croit par ailleurs que le manque de représentations dans l’espace public engendre ce type de réactions virulentes. « Je peins des femmes et des personnes non binaires à travers un prisme différent de celui des standards de beauté qui nous sont imposés partout. La représentation est essentielle », insiste-t-elle.
Un objectif qui rejoint celui du collectif Collages féministes Montréal, qui dit avoir dû surmonter certains obstacles pour s’approprier la rue pendant la nuit.
« Le milieu urbain est accaparé par des hommes. Les femmes et les minorités ne sont quant à elles représentées que sous un aspect capitaliste et d’objectification, en général dans des publicités. Cela nous a demandé un certain temps avant de trouver la confiance nécessaire pour nous lancer », conclut l’une de ses membres.
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