Les flâneurs

Photo: Le Devoir

Cédric Gagnon

Vivre entre chacune de ses morts

Lorsqu’une personne sur Terre s’apprête à percer le secret de l’immortalité, le panthéon indien décide de congédier la déesse de la mort. Déterminée à mettre un terme à cette farce, la Mort s’incarne dans le corps récemment décédé de Laila Starr et part à la recherche de l’homme à la base de tous ses problèmes. À travers cette histoire aux allures de légende, Ram V offre une ode tout en poésie à son pays natal. Les procédés narratifs créatifs y sont rehaussés par les illustrations énergiques de Filipe Andrade. Cette bédé mérite les quatre nominations récoltées au Eisner.


Manon Dumais

Autopsie d’un intouchable

Comme plusieurs d’entre nous, India Desjardins a cru à un canular lorsque les médias ont annoncé la mort de Michel Brûlé, son premier éditeur, dans un accident de vélo au Brésil. Dans Tomber : Michel Brûlé, balado en six épisodes, l’autrice remonte le fil du temps afin d’explorer les multiples facettes, les lumineuses comme les plus sombres, de ce mégalomane qui a bouleversé le monde de l’édition, en allant à la rencontre de ceux qui ont été témoins ou victimes de ses abus de pouvoir. Une réflexion aussi fascinante que perturbante sur les relations toxiques et la maladie mentale. Sur OHdio.


Sarah Boumedda

L’Égypte s’invite chez Marvel

Sur Disney+, la dernière série de l’Univers Marvel, Moon Knight, marie avec brio mythologie égyptienne, aventures rocambolesques — telles qu’on les connaît de Marvel, bien évidemment — et surtout, un personnage principal impeccablement bien écrit. C’est peut-être aussi la performance incroyable que livre Oscar Isaac dans la peau de ce personnage, Marc Spector (mais surtout de son alter ego, Steven Grant), qui nous charme le plus et assure une grande partie du succès de la série. Un autre coup de cœur : la bande sonore, qui se veut une réelle fenêtre sur la richesse musicale de l’Égypte contemporaine.


Amélie Gaudreau

Réflexions d’un «fossile vivant»

La réalisatrice québécoise d’origine chinoise Xiaodan He dresse un portrait émouvant et contemplatif de son père, Chongren He, écrivain et poète, l’un des derniers gardiens de la minorité naxi et de la culture donga, dont l’écriture en pictogrammes est la dernière du genre en usage dans le monde. Dans Mon père et sa mélancolie, l’octogénaire qui se dit anticonformiste se confie sur l’art, la mémoire et les transformations profondes de son coin de pays, devenu un pôle touristique, hanté par de nouveaux quartiers fantômes, et sur son peuple, victime de l’assimilation par la culture chinoise. À voir en salle.

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