Montréal veut dynamiser sa vie nocturne

Montréal commence à se remettre tranquillement de la pandémie et, pour l’occasion, l’administration Plante s’est dotée d’une étude qui évalue l’impact sociétal des activités socioculturelles de nuit tout en mesurant leur impact économique. Son but ? Dynamiser la vie nocturne de la métropole.
Montréal ville 24 heures. Rapport économique sur la nuit socioculturelle de la métropole se veut la première étude économique à jeter un regard large sur les activités nocturnes culturelles et de loisir. Par « activités socioculturelles de nuit », le rapport entend les activités sociales et culturelles qui ont lieu après le travail, soit entre 18 h et 6 h.
Présentée lundi par le directeur général de Montréal 24/24, Mathieu Grondin, l’étude souhaite offrir àMontréal une plus grande compréhension de la valeur des activités socioculturelles nocturnes. S’il paraît évident que la vie nocturne favorise le développement économique de la métropole, l’étude vient le confirmer : 22 % de tous les touristes à Montréal en 2019 sont venus pour sa vie nocturne, ce qui représente 2,44 millions de visiteurs. Ces derniers ont par ailleurs effectué des dépenses s’élevant à 909 millions de dollars, indique le rapport de 55 pages.
Plus encore, l’impact économique des nuits socioculturelles montréalaises s’élève à 2,26 milliards de dollars en dépenses directes, ce qui inclut 121 millions en retombées fiscales pour les gouvernements. La plus grande part de ce résultat est, sans surprise, liée à la restauration et aux bars.
Le commerce socioculturel de nuit représente par ailleurs 33 559 emplois à Montréal, ce qui équivaut à une masse salariale de 994 millions de dollars.
Cela étant dit, les propriétaires de bars, de clubs ou de restaurants ainsi que les dirigeants d’institutions ou de grands événements qui ont été sondés ont nommé parmi leurs principaux défis la difficulté d’organiser des événements nocturnes due à la complexité des règles régissant la consommation d’alcool et la mise en place de structures temporaires sur la voie publique.
L’exemple des autres métropoles
Pour dynamiser sa vie nocturne, Montréal aurait intérêt à s’inspirer des pratiques d’autres métropoles engagées, elles aussi, dans des démarches de valorisation des activités économiques de loisir pratiquées la nuit, estime l’étude.
Contrairement à Montréal, des villes comme Berlin et Amsterdam bénéficient de mesures et de politiques qui structurent et encadrent leur vie nocturne. Celles-ci ont notamment permis au tourisme nocturne de se développer rapidement depuis deux décennies, tant sur le plan économique et culturel qu’en ce qui concerne l’atténuation des nuisances. À Berlin, par exemple, un fond d’un million d’euros consacré à l’insonorisation a été mis en place pour financer des rénovations visant l’insonorisation de boîtes de nuit, en réponse à des craintes exprimées par la population.
Montréal n’est d’ailleurs pas étrangère aux problèmes de bruit. On pourrait évoquer l’exemple de la salle de spectacle La Tulipe, établissement mythique de l’avenue Papineau, qui faisait l’objet l’année dernière de plaintes répétées déposées par un voisin, indisposé par le bruit.
En ce sens, il est recommandé à la Ville de Montréal de mettre en place un encadrement composé de mesures et de règles claires qui s’inspire des meilleures pratiques éprouvées dans les villes aux nuits réputées, notamment en ce qui a trait à la limitation du bruit ou encore aux heures de fermeture, au service de boissons alcoolisées ou au zonage.