La culture, composante clé de «l’ADN d’une région»
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Culture Montérégie
Le développement culturel régional est un outil précieux pour assurer la qualité de vie des citoyens et développer leur sentiment d’appartenance, croit Linda Phaneuf, directrice générale de la MRC de Beauharnois-Salaberry, située au sud-ouest de l’île de Montréal.
« L’art et la culture participent à ce “grand tout” qui définit la qualité de vie d’une région et son attrait, explique celle qui travaille pour la MRC depuis une trentaine d’années. Il est important de se rapprocher des artistes et artisans, et de les accompagner à travers des projets. »
Concrètement, la MRC de Beauharnois-Salaberry est dépositaire du programme de partenariat territorial signé entre le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et les autres municipalités régionales de comté de la Montérégie.
Ensemble, les partenaires ont rassemblé une enveloppe totalisant plus de 2 millions de dollars, qui seront distribués sur trois ans aux artistes et aux organismes culturels de la région.
« La culture est la manifestation de l’identité d’une région, mentionne Céline Lavallée, directrice du soutien aux artistes, aux communautés et à l’action régionale du CALQ. Il est donc très important qu’elle vive et qu’elle soit soutenue à la hauteur de ses besoins pour se développer. »
À l’inverse des programmes courants du CALQ, qui sont ouverts à tous les artistes résidents du Québec, ce type d’enveloppe financière (il en existe 17 autres semblables ailleurs au Québec) est destinée aux artistes qui résident dans une région précise, avec le but avoué de leur permettre d’exercer leur métier sur place.
« On ne veut pas voir un exode des artistes vers les grands centres. On veut garder les richesses des régions en région, assure Céline Lavallée. On veut favoriser la rétention des artistes dans leur localité pour stimuler la création en région et contribuer à leur essor. »
Les projets financés doivent également être ancrés dans la collectivité, c’est-à-dire qu’ils doivent être produits et diffusés sur place avec l’aide de partenaires locaux. Un moyen de plus d’assurer une vitalité culturelle, non seulement pour les artistes, mais aussi pour le public local.
« Ça contribue à la formation d’un esprit de communauté », estime Céline Lavallée, qui donne l’exemple de troupes de danse ou de théâtre évoluant à l’extérieur des salles, dans des lieux non traditionnels comme des places publiques ou des hôpitaux.
« C’est une façon d’impliquer les citoyens, puisqu’ils ont accès à des œuvres ou à des manifestations artistiques proches de chez eux. Pour les artistes, c’est un moyen d’aller conquérir de nouveaux publics ou d’aller à la rencontre de publics qui n’ont pas accès à la culture. Ça donne un milieu très dynamique. »
Dans la cour des municipalités
Longtemps cantonnées dans la simple gestion du territoire, les municipalités voient depuis quelques années leur champ de compétences augmenter. La culture fait partie de celles-ci. Et selon les intervenantes interrogées, les MRC, gouvernement de proximité par excellence, sont en excellente position pour stimuler le développement culturel.
« On a tendance à croire que la culture n’est pas la priorité des MRC, mais quand je m’assieds avec leurs dirigeants, ce n’est pas ce que je ressens, raconte Céline Lavallée, qui est appelée à négocier avec plusieurs intervenants régionaux dans le cadre du programme de partenariat territorial. Nos enveloppes financières le démontrent : on parvient à rassembler de bons montants d’argent. On voit la volonté des MRC d’investir dans la culture. Les administrateurs savent que c’est très important pour leur territoire. »
La culture est aussi un vase communicant avec l’aménagement du territoire, la mission première des MRC, souligne Linda Phaneuf. « Elle est également très importante pour l’économie et la promotion d’un territoire. Ça fait partie de l’ADN d’une région. »
Les MRC ont eu notamment un rôle important à jouer dans la mise en valeur du patrimoine bâti sur leur territoire. « Le patrimoine, c’est la fierté d’une région. En mettant en valeur ses noyaux villageois, en protégeant les bâtiments qui ont une histoire, en se “mettant beau”, comme j’aime le dire, on encourage le sentiment d’appartenance à une région », affirme Linda Phaneuf.
Elle donne pour exemple la riche histoire entourant la construction du canal de Beauharnois, ou encore le patrimoine industriel, encore trop méconnu, laissé par l’industrie du coton à Valleyfield.
« Combien de gens connaissent cette histoire ? C’est à nous, les villes et les MRC, de témoigner de cette richesse et de faire connaître ce passé à nos concitoyens. »
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