Des artistes québécois à l’affiche en Russie

Selon son équipe, Robert Lepage n’a pas l’intention de retourner à Moscou prochainement.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Selon son équipe, Robert Lepage n’a pas l’intention de retourner à Moscou prochainement.

Le conflit en Ukraine place dans une position plus qu’inconfortable les artistes québécois qui avaient prévu donner des spectacles en Russie au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Au moment où le pays de Vladimir Poutine continuait d’être ciblé par d’importantes sanctions internationales, lundi, un flou épais persistait quant au maintien ou à l’annulation de ces représentations.

Pour l’heure, le collectif montréalais Les 7 doigts est toujours censé reprendre sa résidence au théâtre musical de Moscou, samedi, mais la troupe de cirque a laissé savoir lundi au Devoirqu’elle se trouvait « désemparée » par la guerre en Ukraine, au point de remettre en cause sa présence en Russie. « À noter que la situation à Moscou est différente pour nous que pour un spectacle de tournée. […] Il ne s’agit pas d’équipes que nous envoyons de Montréal, mais bien d’artistes locaux », a-t-on tout de même pris soin de préciser, en indiquant que la réflexion se poursuivait et qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise.

Le metteur en scène Robert Lepage, lui, est à l’affiche depuis décembre à Moscou avec Le maître et Marguerite, une adaptation de l’œuvre du même nom, de l’écrivain russe Mikhaïl Boulgakov. Le directeur artistique de la compagnie Ex Machina a passé plusieurs mois l’an dernier en Russie avec des collaborateurs québécois pour monter la pièce, avant de revenir au pays en décembre.

Selon son équipe, Robert Lepage n’a pas l’intention de retourner à Moscou prochainement. Il n’a pas été possible de savoir si des Québécois se trouvaient encore au sein de l’équipe technique, comme d’autres représentations sont au calendrier pour tout le mois de mars.

Des stars au pays des tsars

 

Partout à travers le monde, la culture russe paie un lourd tribut à l’invasion lancée la semaine dernière en Ukraine. En France, le 26e Festival russe de Marseille a été annulé, au moment même où le Royal Opera House de Londres déprogrammait les représentations du Ballet du Bolchoï prévues cet été.

La Russie a aussi été écartée de l’Eurovision qui aura lieu en Italie en mai, tandis que le chef d’orchestre Valery Gergiev, connu comme un proche de Vladimir Poutine, a été remplacé par le Québécois Yannick Nézet-Séguin pour une série de concerts à New York.

Si les artistes russes sont devenus en l’espace de quelques jours des indésirables dans l’ancien bloc de l’Ouest, les Occidentaux ne sont pas aussi prompts à faire l’impasse sur le public russe.

Le chanteur québécois Garou doit d’ailleurs amorcer en avril prochain une tournée qui le mènera de Vladivostok et à Saint-Pétersbourg. Questionné par Le Devoir sur la possibilité que le conflit ukrainien bouscule les plans, son entourage n’a pas donné suite à notre demande.

Garou connaît une certaine notoriété en Europe de l’Est grâce entre autres à Notre-Dame-de-Paris, à l’instar d’une autre tête d’affiche de la comédie musicale, Bruno Pelletier. Ce dernier avait prévu se produire en Russie à l’automne, et son équipe a spécifié lundi qu’il était encore trop tôt pour trancher.

L’interprète du Temps des cathédrales, également populaire en Ukraine, s’était désolé la semaine dernière de l’envenimement du conflit, en ayant une pensée pour ses admirateurs des deux côtés de la frontière.

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