Les flâneurs

Photo: Le Devoir

Louise-Maude Rioux Soucy

Les fleurs meurent, leur parfum persiste
Joie ! L’amour est un dumpling est de retour en VSD. Tout est réjouissant dans cette pièce au verbe vif que cosignent Mathieu Quesnel (aussi à la mise en scène) et Natha-lie Doummar, laquelle est proprement irrésistible dans la peau de Claudia, jeune femme désarçonnée par son ancienne flamme Marc (fabuleux Simon Lacroix). Ceux-ci profitent de retrouvailles au resto pour souffler sur les braises incandescentes d’un amour qui refuse de s’éteindre. À la caméra, le réalisateur Stéphane Lapointe joue les sismographes en captant leurs moindres tressaillements. Chez Duceppe.


Odile Tremblay

Le roman de l’enfance brisée
« Au cœur de mon enfance, il y a une grande brisure, de celles dont on ne se remet jamais tout à fait », écrit Sylveline Bourion dans le très beau La voie romaine (Boréal). Le récit de vie par fragments de cette autrice née en France et établie au Québec trouve sa source dans un berceau rural oublié du temps, avec des parents effroyables et la découverte des mots écrits qui l’ont sortie de son mutisme. Voyage à travers la littérature, ce livre est une ode aux auteurs qui l’ont accompagnée, de Flaubert à Proust, comme au monde du silence antérieur qui lui sert de repaire quand tout vacille.


Amélie Gaudreau

De mémoire d’homme
Dans le magnifique roman Morel (Cheval d’août), Maxime Raymond Bock nous fait plonger dans les souvenirs désordonnés d’un homme ordinaire des faubourgs de l’est de la ville, qui a participé à nombre de grands chantiers qui ont transformé la métropole et fait disparaître les théâtres de son existence de gagne-petit. Cette fresque d’une vie anonyme et de la transformation de la métropole constitue un roman historique d’exception grâce à sa forme non linéaire qui ne nous fait jamais perdre le fil, à sa prose à la fois riche et simple et à ses images qui nous ramènent dans un Montréal oublié.


François Lévesque

Soeurs de lutte
Parmi la foison de documentaires offerts par la plateforme Tënk, Yours in Sisterhood, de par la nature de sa proposition, vaut particulièrement que l’on s’y attarde. L’une après l’autre, des femmes lisent une lettre envoyée jadis au magazine féministe Ms., puis la médite, la commente, y répond, selon le cas. Réalisé par Irene Lusztig en 2018, ce documentaire se veut ainsi une exploration de la deuxième vague du féminisme à la lumière de la troisième. Sur Tënk pour encore un peu plus d’un mois.

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