Les flâneurs


Imelda ou le sens de la vie
Le cinéaste Martin Villeneuve est savoureux dans le rôle de sa grand-mère Imelda, qu’il s’applique à imiter depuis son enfance et qui lui a inspiré une série de courts métrages. La série atteint un sommet avec Imelda 3 : Simone, où il donne la réplique à nulle autre que Ginette Reno dans le rôle de Simone. Dans la vie, Imelda et Simone étaient les grands-mères de Villeneuve, des ennemies de leur vivant, mais Villeneuve leur a improvisé une réconciliation fictive, en forme de réflexion sur le sens de la vie. Gratuit à tv5unis.ca.

Jeunesse napolitaine
À défaut de pouvoir passer les vacances des Fêtes dans les salles obscures, les cinéphiles pourront se rabattre sur les plateformes où, en cherchant bien, ils trouveront quelques perles, comme le sublime film aux accents felliniens de Paolo Sorrentino, La main de Dieu. Dans cette inspirante lettre d’amour au 7e art, où l’on retrouve avec joie son acteur fétiche Toni Servillo (Il Divo), le réalisateur de La grande bellezza se remémore l’été où Maradona fut repêché par le club de Naples et le terrible drame qui changea le cours de sa vie. À voir ou à revoir sur Netflix.

Prochaine station
Il y a des séries qui tombent à point, presque trop. Comme Station Eleven qui nous plonge dans un monde complètement renversé par… une mystérieuse maladie virale se propa-geant à vitesse grand V. Ça vous dit quelque chose ? La production est inspirée du roman de la Canadienne Emily St. John Mandel (2014). Les trois premiers épisodes disponibles laissent voir une série non pas centrée sur l’épidémiologie, mais sur les relations entre les humains. Au centre de tout ça, l’art et la création se taillent une place de choix. Du beau dans le laid, quoi. Sur Crave.

Satire dystopique ou dystopie satirique?
2001 : l’odyssée de l’espace, d’Arthur C. Clarke, a dicté pendant 50 ans le ton des œuvres de fiction où l’action tourne autour d’une intelligence artificielle (IA) omnipotente : que se passe-t-il quand le système dérape ? Dans Quality Land (Actes Sud), Marc-Uwe Kling renverse la question : et si l’IA n’avait aucun défaut ? La machine est si bien rodée pour servir l’humanité qu’elle anticipe tous ses besoins… ou presque. C’est du côté humain que ça dérape. L’apprentissage machine ? Parfait. L’apprentissage humain ? Ça commence par cette lecture triste et amusante.