Les flâneuses

Photo: Le Devoir


 


Caroline Montpetit


 
 

Sortir du trou

Au départ, Serge Thériault ne voulait pas que le film se fasse. Il rend, en l’acceptant, un grand service à l’humanité. Dehors Serge dehors, de Pier-Luc Latulippe et Martin Fournier, aborde de front le problème de la dépression majeure que traverse ce comédien hors norme, illustre incarnation de Môman, dans La petite vie, qui n’est pas sorti de chez lui depuis six ans. Thériault a refusé de rencontrer les cinéastes. Ce sont sa conjointe, souvent en détresse, sa fille et ses voisins que l’on voit évoluer autour de lui, dévoilant que de petits gestes peuvent aider à se sortir de grands tourments.



 
Odile Tremblay


 
 

Sur les pas de Rilke

Dans la magnifique ville andalouse de Ronda, marchant sur les pas du poète Rainer Maria Rilke qui y vécut un siècle plus tôt, la Québécoise d’origine marocaine Évelyne Abitbol fait davantage qu’un pèlerinage. Aux côtés du peintre Salvador Chica Jimenez (qui illustre son ouvrage de belles aquarelles) et d’un jeune et troublant poète romantique, elle cherche, dans Rilke l’Andalou publié au Dialogue Nord Sud, ses propres racines séfarades, évoque avec fougue ses passions littéraires et son passé. Se profile aussi la muse de Rilke, la libre et brillante Lou Andreas Salomé.



 
Louise-Maude Rioux Soucy


 
 

Du coq à l’âme

Dans la tête de D., les idées tournent et s’embrouillent, tantôt légères, tantôt plombées. Sous notre curseur complice, la jeune fille se dévoile par petites touches tandis que nous lui massons le cerveau (si, si !) afin de l’aider à dompter ses pensées parties en vrille. Tout en humour et en délicatesse, Sérotonine anonyme, de Caroline Robert, dispense ce qu’il illustre, à savoir un salutaire flux de sérotonine, l’hormone du bonheur. Du trait fin plein de charme à la narration primesautière de Julianne Côté, tout réjouit en effet dans cette fiction interactive à attraper sur le site de l’ONF.



 
Amélie Gaudreau


 
 

Papa «partagé»

On s’attend à ce que les histoires d’hommes menant des vies parallèles, partagés entre deux familles (ou plus !) et des épouses qui ignorent parfois l’existence de l’une et l’autre, constituent une matière de choix en fiction. La forme documentaire s’avère particulièrement efficace dans Double vie, une série superbement réalisée par Gabriel Allard Gagnon. On y suit la quête de trois enfants de pères « partagés » pour découvrir la vérité sur le passé de leur famille « élargie », parfois plus vaste qu’ils ne l’imaginent, et espérer faire la paix avec ce lourd passé. Sur la plateforme Vrai.


 

À voir en vidéo