Québec débloque 11,8 millions de dollars pour le secteur du cirque

Le monde du cirque a été particulièrement touché par la pandémie, notamment du fait du très haut niveau d’entraînement régulier qu’il exige des artistes.
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne Le monde du cirque a été particulièrement touché par la pandémie, notamment du fait du très haut niveau d’entraînement régulier qu’il exige des artistes.

Le ministère de la Culture et des Communications injecte à nouveau 11,8 millions de dollars directement dans le secteur du cirque en 2021-2022, très durement touché par la crise de la COVID-19, pour lui permettre de rester vivant malgré les aléas.

La ministre Nathalie Roy en a fait l’annonce jeudi, accompagnée d’Anne-Marie Jean, présidente-directrice générale du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et de Marie-Claude Bouillon, présidente du conseil d’administration du Regroupement national des arts du cirque En piste.

L’aide financière servira encore, notamment, à assurer aux artistes du cirque l’accès gratuit à des studios de répétition, à la mise en place de projets et à adapter des œuvres et des représentations au contexte pandémique. « Cet argent servira aussi à la reprise internationale des activités de nos cirques », a précisé la ministre Roy.

Le monde du cirque a été particulièrement touché par la pandémie, notamment du fait du très haut niveau d’entraînement régulier qu’il exige des artistes. « C’est une discipline qui repose sur une collaboration étroite et parfois vitale entre les artistes et les interprètes, et qui requiert un niveau d’entraînement très exigeant, ce qui est problématique dans le contexte de distanciation sociale », a d’ailleurs fait valoir l’élue caquiste.

Soulagement

 

L’industrie est affectée financièrement et émotionnellement par la pandémie, a renchéri la présidente d’En piste, Marie-Claude Bouillon, qui a accueilli cette nouvelle mesure d’aide comme un « soulagement ». Déjà, cet été, elle a noté un « tournant historique » dans les politiques du ministère, qui accordait, pour la première fois, une enveloppe spécifique de 10 millions de dollars pour le milieu du cirque.

« C’était la première fois que les enjeux spécifiques de notre art étaient reconnus et qu’une enveloppe substantielle y était consacrée », a-t-elle soutenu. Mme Bouillon a aussi souligné la résilience des artistes de cirque, qui jonglent régulièrement avec la contrainte et le danger.

« On mesure directement les effets bénéfiques de ce soutien financier à tous les niveaux », a-t-elle ajouté, même si « les défis demeurent immenses ».

En plus de reconduire les mesures prises cet été pour venir en aide au secondaire, on parle par exemple « d’installer des résidences de cirque sur l’ensemble du territoire, avec la collaboration des diffuseurs, a précisé de son côté Anne-Marie Jean, p.-d.g. du CALQ.  Ça pourrait aider à la relance. C’est un exemple de choses qui sont permises de faire dans le contexte actuel 

Un vaccin pour les artistes ?

On sait par ailleurs que les compagnies de cirque tirent généralement la majorité de leurs revenus de tournées qui s’effectuent à l’étranger. Plusieurs représentants des compagnies qui étaient présents lors du point de presse de jeudi ont d’ailleurs souligné entrevoir des possibilités de produire des spectacles en dehors du Québec cet été ou cet automne.

À cet égard, Nassib El-Husseini, des Sept doigts, a précisé avoir des « confirmations timides » de tournées pour cet automne ou avant. Dans ce contexte, les artistes et les techniciens aimeraient avoir accès au vaccin pour poursuivre leur travail, a-t-il dit.

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