Un souffle d’air pour le milieu culturel

Les salles de spectacle pourront réouvrir dans les six régions en zones orange à partir du 26 février.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Les salles de spectacle pourront réouvrir dans les six régions en zones orange à partir du 26 février.

L’allègement des restrictions annoncé mardi apporte un petit souffle d’air pour certaines institutions culturelles du Québec. Réouverture des musées partout à partir du 8 février ; réouverture des cinémas et des salles de spectacle dans les six régions en zones orange à partir du 26 février.

La ministre de la Culture, Nathalie Roy, se disait « très, très contente que la situation permette un certain déconfinement du milieu culturel. Ce n’est qu’un début, mais plusieurs, et j’en suis, l’attendaient impatiemment depuis longtemps. » Les musées en sont ravis. Le théâtre voit de l’espoir. Les bibliothèques sont perplexes. Les cinémas, déçus. « Les musées du Québec ont été entendus », se réjouissait Stéphane Chagnon, directeur général de la Société des musées du Québec. « Il y a une reconnaissance de l’exemplarité dont ont font preuve les institutions muséales sur la gestion des normes sanitaires. C’est un constat international : les musées ont été rouverts au Luxembourg, en Belgique, en Espagne. » Au Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, même contentement de la part de la présidente Line Lamarre. « L’ouverture des musées est une excellente nouvelle : pas juste pour nos employés, mais pour toute la population qui va avoir un exutoire à la sécheresse intellectuelle actuelle. »

L’Association des bibliothèques publiques du Québec, de son côté, « s’attendait à pouvoir donner accès aux collections à nos usagers », regrettait la directrice Eve Lagacé. « On est pris dans un yo-yo depuis le début de la pandémie, et on aimerait comprendre la cohérence derrière les décisions. Qu’on ne puisse pas organiser d’activités en bibliothèque, ça va de soi. Mais si les commerces sont ouverts, on s’attendait à pouvoir donner accès à nos documents. »

Le Conseil Québécois du Théâtre a le sentiment d’avoir été entendu, selon sa présidente Anne Trudel, « tant sur le besoin de prévisibilité que sur le prolongement de la mesure de soutien [financier pour les diffuseurs]. On a hâte d’avoir des détails sur le prolongement au-delà du 31 mars. Il y a quelque chose comme de l’espoir. Depuis octobre, on ne comprenait pas la clarté et la logique guidant la fermeture de nos salles. Là, on voit qu’on est jugé comme les restaurants et les gyms. On aurait par contre besoin de vraiment connaître les critères scientifiques sous les décisions. »

Les cinémas restent mi-amers. Le président de la Corporation des salles de cinéma du Québec, Éric Bouchard, estime que les cinémas « ont démontré déjà qu’ils étaient des milieux sécuritaires. Avec l’amélioration de la situation, on espérait tous rouvrir pour la semaine de relâche. » La différence de traitement entre zones rouge et orange est un problème, explique aussi le copropriétaire de salles. « Les cinémas dépendent des distributeurs, et vice-versa. Les distributeurs vont être prêts à sortir des films quand une masse critique de spectateurs va suivre. »

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