Cinq idées pour rire (malgré tout) en 2021

L'humoriste Colin Boudrais
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir L'humoriste Colin Boudrais

Une nouvelle salle

Bien que le spectacle vivant, dont l’humour, soit présentement en pause prolongée, et que plus personne n’ose programmer de premières médiatiques avant que tout le monde ait reçu son providentiel vaccin, on annonçait mardi dernier l’ouverture du ComediHa ! Club, la seule salle de Québec entièrement consacrée au rire (un modèle semblable au Bordel ou au Terminal montréalais). Le cabaret situé dans l’ineffable pyramide de Sainte-Foy inaugure micro et tabouret le 21 janvier, en mode virtuel, en attendant qu’il soit moins dangereux de s’esclaffer en groupe dans un lieu clos.

Un documentaire

 

Il est aussi difficile de s’imaginer ce que serait l’humour américain sans le Comedy Store que de s’imaginer ce que serait le rock sans l’invention du 33 tours. Le mythique temple californien du rire, inauguré en 1972 par la visionnaire et féroce Mitzi Shore, aura modelé plus que n’importe quel autre lieu le stand-up contemporain, une révolution que raconte Mike Binder dans The Comedy Store, cinq épisodes reposant sur une série d’entrevues avec les légendes qui y sont nées (dont David Letterman et Jim Carrey). Sur Crave.

Un livre

 

Lux éditeur, drôle ? La maison d’édition de gauche, saluée pour ses essais costauds et ses percutants pamphlets, n’est effectivement pas réputée pour dérider ses lecteurs. « Lux, qui était pour moi un éditeur de réflexions politiques rigoureuses, vient clairement de jeter la l’éponge », écrit (ironiquement) l’humoriste Colin Boudrias dans Jusqu’ici tout allait bien, un recueil comique collectif lancé fin 2020 afin de souligner les 25 ans de la maison, dans lequel se trouvent aussi des textes de Christian Vanasse et d’Odrée Rousseau. Disponible gratuitement en format numérique.

À lire aussi

Tous les textes de notre édition spéciale, «Rentrée culturelle de l'hiver 2021»

Un balado

 

Aussi saturé soit-il, l’écosystème québécois du balado d’humour attendait impatiemment que les Denis Drolet jettent leur chapeau (brun) dans l’arène, eux qui provoquent des moments d’anthologie à chacune de leur présence à Sous écoute de Mike Ward. Baptisée Rince-crème (!?!), l’émission hebdomadaire composée de conversations libres et de délires improvisés est une fascinante (parfois presque troublante) fenêtre ouverte sur les références culturelles nichées et/ou étranges qui tissent la longue et vivace amitié liant Sébastien Dubé et Vincent Léonard. Sur YouTube.

Un spectacle

 

Parmi l’avalanche de nouveaux spectacles d’humour qui ne cessent d’apparaître sur les plateformes de visionnement en continu (qui, elles, ne cessent de se multiplier), Weakness Is the Brand de Maria Bamford est assurément notre incontournable de 2020. Avec beaucoup de vulnérabilité, mais aussi d’inventivité, la vétérante du rire américain propose une ode au pouvoir de la folie douce et de l’imagination contre la violence du monde, le poids de la famille et la routine du quotidien. Elle parvient même, miraculeusement, à renouveler le sujet usé des relations de couple. Sur Prime Video.



À voir en vidéo