Le poids de la fermeture des salles de sport
Tandis que les choses ne cessent de bouger, danseurs et sportifs se préparent, eux, à bouger autrement. Loin du gym et du studio, sans barres et sans haltères, ils s’adaptent. Même si le reconfinement leur pèse.
Textes: Natalia Wysocka. Photos: Marie-France Coallier





Au studio MonTango, dans Notre-Dame de Grâce, Andrea Shepherd et Wolfgang Mercado ne peuvent s’empêcher de dire leur déception. Celle de ne pas avoir entendu le premier ministre prononcer le mot « danse » dans ses conférences. Oh certes, il a mentionné « la Zumba » une fois, mais… « On se sent négligés, dit Wolfgang. Comme si on n’existait pas. »
Dans les derniers mois, ils ont dépensé plus de 1000 $ pour un purificateur d’air. Tous leurs étudiants dansaient masqués. Seuls les couples « dans la vraie vie » pouvaient former un duo dans leurs classes. Cette deuxième fermeture fait mal. Certes, ils vont recommencer à donner des cours sur Zoom. Andrea offrira même du yoga. « Mais en ligne, ça demande beaucoup plus d’énergie, dit son partenaire. Il faut expliquer plus, parler plus, se concentrer plus. Les étudiants ne vont pas danser seuls sur trois chansons dans leur salon. » Surtout que, pour ceux qui pratiquent cet art, il s’agit d’un véritable mode de vie. « Les amis, les câlins, la communauté… tout leur manque. » Tout comme les activités de danse sociales qui, pré-pandémie, pouvaient réunir dans leur antre une centaine d’amateurs de tango argentin en une seule soirée. Nostalgie. En cette veille de reconfinement, Andrea et Wolfgang aimeraient juste… des précisions. Une mention. « Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de parler de danse ? »


