Ottawa donne un coup de main aux producteurs indépendants

Le ministre de Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, a annoncé vendredi l’ouverture d’un fonds de 50 millions de dollars pour servir d’assurance aux compagnies qui doivent annuler ou reporter des productions à cause de l’apparition de cas de COVID-19 en cours de tournage.
Ce fonds sera géré par Téléfilm Canada, en collaboration avec le Fonds des médias canadiens. Il s’adresse aux producteurs indépendants canadiens, qui n’ont pas encore débuté leur tournage.
« Ce financement permettra d’indemniser les sociétés de production indépendantes à la suite d’une interruption ou de l’abandon d’une production audiovisuelle admissible en raison de l’apparition de cas confirmés de COVID-19 », a précisé le ministère. Cette indemnisation pourrait atteindre 1,5 million dans le cas d’une interruption temporaire de la production, et 3 millions dans le cas de l’abandon complet. Le ministre a dit espérer préserver ainsi 35 000 emplois, dans une industrie qui représente annuellement plusieurs milliards de dollars.
Pour être admissible au programme, il faut être « une société de production indépendante, détenue et contrôlée par des Canadiens pour des productions canadiennes, et avoir un plan de sécurité contre la COVID-19 », a précisé le ministre.
L’annonce a été favorablement accueillie vendredi après-midi, tant du côté du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), que de l’Association québécoise de production médiatique (AQPM).
« C’est une excellente nouvelle », disait vendredi Pierre Moreau, président-directeur général du BCTQ. Un tel fonds existait déjà au Québec, par l’intermédiaire de la SODEQ, et a permis à l’industrie québécoise de reprendre ses activités, a-t-il dit.
Selon les données de sondages effectués par l’AQPM et la Canadian Media Producers Association (CMPA), « un peu plus de 200 productions permettant de créer près de 20 000 emplois risquaient d’être reportées ou carrément annulées sans une intervention immédiate du gouvernement fédéral », écrit l’AQPM dans un communiqué. « Cette mesure donnera le coup d’envoi à plusieurs productions mises en péril à défaut de détenir une telle protection », écrit encore l’AQPM. Le programme du gouvernement est annoncé comme une mesure à court terme. Aussi, les sociétés de production devront-elles arriver à obtenir de meilleures assurances pour pouvoir continuer de fonctionner.
Pierre Moreau ajoute que les sociétés de production doivent également assumer un 10 % de coûts supplémentaires liés aux mesures sanitaires imposées par la COVID 19. « Ces dépenses sont admissibles au crédit d’impôt », mentionne-t-il cependant.