Les flâneurs


Du côté des postimpressionnistes
À Montréal, l’expo de l’été est vraiment Paris au temps du postimpressionnisme au MBAM. Le parcours des œuvres tirées des cimaises d’un collectionneur non identifié ratisse large. Les Indépendants aux codes révolutionnaires voisinent les impressionnistes tout court et certains peintres assez frileux. Ne serait-ce que pour la salle consacrée au merveilleux symboliste Odilon Redon, pour les Kandinsky, les Lautrec, pour les nabis et les fauvistes, le parcours vaut le détour. Un imposant corpus de Paul Signac est mis en perspective.

Chercheur d’or spatial
Une belle trouvaille de confinement que le jeu en accès anticipé pour PC et Xbox One Deep Rock Galactic. Dans ce jeu de tir du studio Ghost Ship Games, on prend la place d’un Nain (dans le sens de Tolkien) qui travaille pour une compagnie minière intergalactique. En équipe, on pénètre au plus profond de planètes extraterrestres générées automatiquement afin d’en extraire les minéraux précieux. Attention, par contre, puisque la faune locale est… peu coopérative. Génial pour passer des soirées entre amis, mais à distance. Sur Steam et le Microsoft Store.

Neuf petits plaisirs à lire
Québec Amérique vient de sortir une collection de neuf livres de poche qui charmera les lecteurs de nouvelles : qa. Qu’y trouve-t-on ? Trois nouvelles inédites de Marie Laberge datant des années 1980, « des cris discrets dans lesquels nichent les romans qui ont suivi » (Le saphir et autres nouvelles). Une « œuvre de jeunesse (1964) réécrite dans l’âge mûr » d’Yves Beauchemin (Un voyage en Russie). Un hommage de Simon Boulerice à la Carrie de Stephen King (Portrait-robot de ma furie). Un récit d’horreur de Fanie Demeule (St Kilda). Les dangers du sport selon Caroline Allard (Agathe en six semaines)…

Attendez qu’il se souvienne
Avant de devenir un film, dont la sortie a été repoussée par la pandémie, Tu te souviendras de moi a été une grande pièce de théâtre. Le beau texte de François Archambault, qui jongle judicieusement avec les notions de mémoire et d’amnésie, individuelles comme collectives, s’apprivoise merveilleusement à l’oreille, gracieuseté d’OHdio, dont c’est l’une des perles estivales. Dans le rôle d’Édouard, professeur d’histoire à la mémoire vacillante, Guy Nadon est prodigieux. Dans la peau de la jeune Bérénice, qui a pour mission de « garder » le professeur, Emmanuelle Lussier-Martinez épate autant.