Patrick Watson déplore avoir été censuré lors de la fête du Canada virtuelle

Patrick Watson souligne que le fait de reconnaître le statut «non cédé» des territoires autochtones colonisés constitue «une étape de base dans le processus de réconciliation».
Photo: Marie-France Coallier Archives Le Devoir Patrick Watson souligne que le fait de reconnaître le statut «non cédé» des territoires autochtones colonisés constitue «une étape de base dans le processus de réconciliation».

L’auteur-compositeur-interprète Patrick Watson déplore avoir été censuré lors du spectacle virtuel de la fête du Canada. L’artiste affirme que Patrimoine canadien a coupé un segment de sa prestation préenregistrée dans laquelle il reconnaissait les droits ancestraux des Peuples autochtones.

Dans un long message publié sur sa page Facebook, le musicien établi à Montréal s’est dit « profondément bouleversé » d’apprendre que sa déclaration d’introduction à sa prestation n’ait pas été diffusée pendant l’émission spéciale qui remplaçait les festivités traditionnelles à Ottawa, en raison de la pandémie.

La prestation musicale de Patrick Watson avait été préenregistrée au Stade olympique, à Montréal, pour être diffusée durant l’événement virtuel organisé par le gouvernement fédéral et coordonné par l’agence Tandem communication événementielle.

Selon le musicien, il a pris le temps de reconnaître que le lieu où il enregistrait sa prestation se trouvait en territoire mohawk non cédé. Il ajoutait que traditionnellement, le site de la ville de Montréal était reconnu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Une tradition qu’il souhaitait honorer par sa participation à la fête du Canada.

Déplorant que ses mots aient été coupés, Patrick Watson a souligné dans son message sur Facebook que le fait de reconnaître le statut « non cédé » des territoires autochtones colonisés constitue « une étape de base dans le processus de réconciliation ».

Il a ajouté que son intention était de mettre en évidence le lien entre les difficultés vécues par les Autochtones et le mouvement « Black Lives Matter » et de faire en sorte que toutes les personnes vivant au Canada se sentent incluses.

Le député néodémocrate de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, a appelé le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, à donner des explications pour la disparition de ce segment.

Pour lui, il serait hypocrite pour les libéraux de prétendre défendre le processus de réconciliation d’un côté et de censurer les artistes qui expriment leur solidarité avec les Premières Nations de l’autre.

En soirée, jeudi, le ministre Guilbeault a réagi sur son fil Twitter en disant que « Patrimoine canadien n’est, en aucun cas, intervenu dans la programmation montréalaise de la fête du Canada et n’est pas à l’origine de la décision de couper quoi que ce soit au montage ».

Dans un deuxième message, il a indiqué son ministère « ne prend aucunement part » dans les décisions des organismes financés pour l’organisation d’événements par le programme « Le Canada en fête ».

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