Le comité de sélection de la SODEC veut agir vite

Le mandat de Monique Simard à la tête de la SODEC s’est terminé le 5 janvier 2018.
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir Le mandat de Monique Simard à la tête de la SODEC s’est terminé le 5 janvier 2018.

Le comité spécial chargé de trouver un successeur à Monique Simard à la tête de la SODEC entend recommander au gouvernement le nom d’une personne d’ici la fin février, a appris Le Devoir. Et le prochain patron ne sera pas « quelqu’un qui va faire de la politique ».

Le président du conseil d’administration de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Pierre Laporte, a confirmé jeudi que le processus de sélection était bien enclenché, et qu’il devrait pouvoir faire une recommandation formelle au gouvernement au courant du mois.

Des chasseurs de têtes ont déjà mené une première ronde d’entrevues. Le comité spécial que préside aussi M. Laporte entamera sous peu la deuxième ronde.

« On recherche une personne qui a une très belle connaissance du milieu culturel, qui peut avoir des opinions par rapport à la refonte de la Loi sur la SODEC ou sur la politique culturelle, quelqu’un qui comprend les enjeux dans l’ensemble des secteurs d’activités, mais qui a aussi un bon sens des affaires », a-t-il indiqué en entretien.

La SODEC est notamment partenaire du Fonds d’investissement de la culture et des communications (une société en commandite de capital de risque qui investit dans des entreprises culturelles), de même que du Fonds Capital Culture Québec.

« Les montants en jeu sont importants, dit M. Laporte. On ne veut pas juste avoir une figure de proue [du milieu culturel]. Je ne veux pas quelqu’un qui va faire de la politique, c’est le rôle du gouvernement. On est là pour gérer les programmes, pour bien appuyer nos entreprises. »

Le cas Simard

 

Selon la Loi sur la SODEC, c’est le gouvernement qui nomme le président-directeur général sur la recommandation du conseil d’administration. En novembre dernier, la p.-d.g. sortante, Monique Simard, avait elle-même révélé que le Conseil des ministres avait refusé de renouveler son mandat alors que le conseil d’administration avait fait une recommandation favorable. Son mandat s’est terminé le 5 janvier 2018.

Pierre Laporte donne aujourd’hui un son de cloche différent. « Monique nous avait dit qu’elle voulait continuer, mais pas pour un mandat complet. J’ai proposé au CA de demander au gouvernement de la reconduire pour un an ou deux, et les gens étaient positifs. Le ministre de la Culture [à l’époque, Luc Fortin] a pris ça en délibéré, mais il m’a dit à la fin de l’été 2017 qu’il préférerait un contrat de cinq ans. Il n’y a pas eu de recommandation formelle de la part du CA. »

Jointe jeudi, Mme Simard était on ne peut plus étonnée de ces explications. « On ne m’a jamais donné un seul motif de refus », dit-elle. Aurait-elle accepté un mandat complet ? « Bien oui. J’ai dit idéalement deux ans pour bien finir ma job, mais j’étais prête à continuer » après.

BAnQ

 

En plus de la SODEC, le gouvernement devra aussi trouver bientôt un p.-d.g. pour Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), autre institution phare du milieu culturel québécois.

La précédente titulaire, Christiane Barbe, a démissionné en avril 2017. Le conseil d’administration de BAnQ avait soumis un premier nom l’automne dernier, mais le Conseil des ministres l’a refusé. « La candidature ne répondait pas à un critère obligatoire pour avoir accès aux emplois supérieurs », selon Mathieu Larouche, attaché de presse de la ministre de la Culture, Marie Montpetit.

Tant dans le cas de la SODEC que de BAnQ, M. Larouche soutient qu’il « n’y a pas urgence ». « On espère avoir des recommandations le plus tôt possible, mais on veut surtout prendre le temps de trouver les bonnes personnes. »

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