Patrimoine: Radio-Canada va confier ses collections à des organismes

Le diffuseur public confiera plusieurs de ses objets et collections à des sociétés canadiennes à vocation culturelle ou éducative, tout en y conservant «un droit d’utilisation d’une durée illimitée».
Photo: Collection Radio-Canada Le diffuseur public confiera plusieurs de ses objets et collections à des sociétés canadiennes à vocation culturelle ou éducative, tout en y conservant «un droit d’utilisation d’une durée illimitée».

En prévision de son déménagement dans un édifice neuf mais plus étroit en 2020, Radio-Canada a annoncé mardi qu’il confiera plusieurs de ses objets et collections à des sociétés canadiennes à vocation culturelle ou éducative, tout en y conservant « un droit d’utilisation d’une durée illimitée ».

Le premier appel d’intérêt touchera les 113 000 partitions musicales commerciales du diffuseur public. Radio-Canada mettra en ligne dès le 9 janvier 2018 un formulaire destiné aux organismes publics ou sans but lucratif qui voudraient « assurer la pérennité et la mise en valeur » de ce qui se trouve actuellement dans ses voûtes.

Il n’y aura « absolument pas » de vente, assure Marc Pichette, premier directeur des relations publiques et de la promotion à Radio-Canada, aussi membre du Comité de gestion du patrimoine de la boîte. « On n’est pas en train de se défaire de nos collections, on est en train, avec des appels d’intérêts, de trouver graduellement des acquéreurs qui vont s’en occuper et qui vont quand même nous permettre d’y avoir accès. […] C’est fondamental. »

Radio-Canada a déjà entamé des discussions avec Bibliothèque et Archives Canada en ce qui concerne les quelque 4000 partitions manuscrites qui se retrouvent dans les archives radio-canadiennes.

La dimension de la nouvelle maison de Radio-Canada représentera 40 % de l’édifice actuel.

Des vinyles et des meubles

 

Radio-Canada ne s’arrêtera pas aux partitions. « Il ne restera plus rien ici. La nouvelle maison ne nous permet pas de transférer tout ce qu’on a », explique Marc Pichette.

Le diffuseur multipliera donc au cours de 2018 les appels d’intérêt pour sa collection de vinyles, pour les livres et les périodiques ainsi que pour les meubles et accessoires non patrimoniaux.

« On a une réserve de 55 000 accessoires, meubles et décor, dit Marc Pichette. Ce qui sera jugé non patrimonial, on va s’assurer de leur donner une deuxième vie pour en faire profiter un maximum de personnes. On verra l’intérêt des établissements muséaux pour les mettre en valeur. »

Quant aux vinyles, Radio-Canada en compte 121 000, dont seulement 2000 sont numérisés. Encore là, Marc Pichette insiste : « Même si on ne les a plus dans la maison, il va falloir qu’ils soient accessibles pour nos équipes, pour la programmation. »

Les CD et les photos seront quant à eux entreposés, et le Comité de gestion du patrimoine de Radio-Canada devra se pencher sur le sort de ces supports une fois le déménagement effectué. Même chose pour les quelque 290 oeuvres d’art qu’on peut retrouver dans la tour.

Quant à la dizaine d’oeuvres appelées in situ, qui sont intégrées à l’architecture actuelle de l’édifice, une évaluation est en cours. « Il y a des oeuvres qui peuvent se déplacer, d’autres malheureusement qui ne peuvent pas, dit M. Pichette. Ça va faire l’objet de discussions avec le groupe Mach [qui a acheté l’édifice actuel]. On veut vraiment s’assurer que ces oeuvres-là sont documentées pour la postérité, d’une façon ou d’une autre. Pour nous, c’est important. »

Et si les appels d’intérêt ne reçoivent aucune réponse, qu’adviendra-t-il des collections ? Radio-Canada refuse de spéculer. « On est certain de trouver des partenaires, dit Marc Pichette. C’est une collection qui est unique, on s’entend, c’est sûr que ça va intéresser des institutions. »

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