Une marche vers la reconnaissance

Didier Lucien
Photo: Jacinthe Perraut Didier Lucien

En 2014, deux personnes noires par semaine sont mortes aux mains de policiers américains dans l’exercice de leurs fonctions. C’est ce qu’explique le documentaire Deux Noirs par semaine, de Julie Lotz et Jean-Charles Guichard, qui sera diffusé à Télé-Québec la semaine prochaine. En fait, les Noirs comptent pour la moitié des citoyens américains non armés tués par la police, alors qu’ils ne constituent que 13 % de la population américaine.

L’analyse souligne l’importance de la célébration du Mois de l’histoire des Noirs au Québec, dont la programmation était dévoilée jeudi. Tenu en février, cet événement rassemble diverses manifestations de la présence noire au Québec et ailleurs dans le monde, et vise à faire connaître ses têtes d’affiche.

Ainsi, c’est dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs que sera présenté Afrique en cirque, le 17 février, à l’Olympia de Montréal. Le spectacle, où se rencontrent la tradition et la performance, allie toute une palette d’arts africains.

Jusqu’au 11 février, à l’Espace libre, Didier Lucien présente la pièce Ai-je du sang de dictateur ?, dans laquelle il raconte comment un documentariste est ébranlé lorsqu’il visite pour la première fois son pays d’origine, Haïti. Didier Lucien est l’auteur, l’interprète et le producteur de cette pièce.

À partir du 24 février, la Galerie de l’UQAM et la commissaire Louise Déry accueillent The Slave’s Lament, une installation vidéographique et musicale de l’Écossais Graham Fagen, qui s’est intéressé à la traite des esclaves et à la déportation en Jamaïque. Le 25 février aura aussi lieu une projection de films réalisés par trois générations d’artistes noirs ayant vécu, travaillé ou étudié en Écosse.


Génie, talent, travail et passion
 

Ce dimanche, au Balattou, les Griots de Montréal permettront au public de plonger dans cette tradition orale africaine ancestrale, avec la griotte Tapa Diarra et ses acolytes, accompagnés du son de la kora et de percussions.

Le dimanche 26 février, au Balcon, l’artiste originaire de Detroit Khari Wendell McClelland recréera la musique « que les esclaves fugitifs transportaient au cours de leur voyage vers le Canada, le long du mythique chemin de fer clandestin ».

La programmation du Mois de l’histoire des Noirs compte un certain nombre de conférences, de tables rondes et d’occasions de rencontres de toutes sortes. À l’Université Concordia, samedi 25 février, la projection du film Tell Them We Are Rising : The Story of Black Colleges and Universities, de Stanley Nelson, sera suivie d’une causerie.

Enfin, la première édition du Gala Dynastie clôturera la programmation, le dimanche 5 mars, à l’Olympia de Montréal. En attribuant des trophées à une vingtaine de lauréats dans diverses catégories, le gala vise à faire reconnaître « le génie, le talent, le travail et la passion » de membres de la communauté noire québécoise. 95 personnalités y sont en nomination, tant dans les secteurs des affaires et du sport que dans celui des arts.

Dès ce vendredi 3 février, le public est également convié à la Sala Rossa, boulevard Saint-Laurent, pour une soirée avec DJ mettant en vedette la musique tropicale des années 1950 aux années 1980.

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