
Bob Dylan n’a qu’à bien se tenir : s’il est le premier chansonnier à avoir décroché le Nobel, il pourra avoir des émules. « On entend souvent des auteurs raconter comment la bibliothèque a été importante pour leur parcours. Je suis persuadé qu’un jour des musiciens vont dire la même chose », a déclaré lundi Ivan Filion, directeur des Bibliothèques de Montréal au Service de la culture, lors du lancement du Programme de prêt d’instruments de musique dans les Bibliothèques de Montréal.
Violons, claviers, tambours, xylophones, basses, guitares, ukulélés : quelque 120 instruments sont disponibles depuis lundi au prêt pour les abonnés adultes, dans huit bibliothèques de la métropole. Le prêt durera trois semaines et pourra, s’il n’y a pas de réservations en attente, être renouvelé trois fois, pour un total maximum possible de 12 semaines.
C’est grâce à un don de 108 860 $ issu du programme Fière de favoriser l’accès aux arts de la Financière Sun Life, qui s’engage ici pour deux ans, que ce programme est instauré. S’y ajoute le don d’une vingtaine d’instruments de la part d’Erikson.
De plus, Bibliothèques de Montréal lance une campagne de collecte de dons, en instruments s’il vous plaît — pas de pianos (trop gros !), ni d’instruments à vent, — jusqu’au 24 décembre prochain. « Si on a seulement quelques dons, on va bonifier l’offre dans les huit biblios, a précisé M. Filion. Si on en a beaucoup, on pourra élargir à d’autres arrondissements. »
Les Bibliothèques de Montréal ont embauché un commis spécialiste en musique pour assurer l’entretien. La chaîne de magasins d’instruments Long McQuade, qui a été consultant ici et pour les programmes similaires de Toronto et de Vancouver, assurera les réparations mineures. Seules les cordes et les percussions font partie du programme pour l’instant, pour des raisons d’espace, mais aussi parce que les instruments à vent demandent davantage d’entretien, et qu’ils sont moins aptes à être prêtés pour des questions hygiéniques.
Musique citoyenne
« La culture et la musique sont des outils d’intégration formidable, a souligné le maire de Montréal, Denis Coderre, lors de son allocution, des outils citoyens. C’est un message de lutte contre les iniquités qu’on lance.Quand on a des talents et qu’on les encourage, ça crée des Simple Plan », a mentionné l’élu, en saluant, du populaire groupe, Jeff Stinco, Chuck Comeau et Sébastien Lefebvre, venus encourager le programme et faire don de deux guitares.
Mais l’accès à un instrument pour quelques semaines est-il suffisant pour faire germer l’amour de la musique dans un petit coeur ? Ne faut-il pas penser aussi à un accès à des classes, à des professeurs ? « Là, on a semé une graine, répond Robert Dumas, président de la Financière Sun Life, Québec. Les musiciens de Simple Plan sont venus nous voir tout à l’heure en nous disant déjà qu’il faut faire plus. Ensuite, on verra si on peut bonifier — et comment — ce programme. Ce qu’on espère, c’est voir d’autres partenaires se joindre à ce programme : que ce soit un effort de la communauté — artistique, des affaires et socioculturelle. »
Le directeur des Bibliothèques de Montréal va dans le même sens. « C’est un service complémentaire qu’on offre. Pour l’instant, c’est peut-être plus exploratoire, pour les enfants qui cherchent quel instrument leur conviendra. Mais on offre aussi des cours d’apprentissage de la musique, et certains arrondissements nous ont annoncé leur intention de faire des liens avec des écoles de musique locales et les activités de loisir. »
Les bibliothèques participant à ce nouveau programme sont Du Boisé, Georges-Vanier, Petite-Patrie, Maison culturelle et communautaire à Montréal-Nord, Plateau-Mont-Royal, Saint-Léonard, Saul-Bellow et Verdun.