Dix ans à tirer les ficelles... des marionnettes

Une scène de «La morsure de l’ange», qui sera présenté pendant le Festival des Casteliers.
Photo: José Babin Une scène de «La morsure de l’ange», qui sera présenté pendant le Festival des Casteliers.

Art pourtant millénaire, le marionnettisme ne jouit pas, traditionnellement, du même genre de visibilité que le cirque et le théâtre, desquels il est un parent distant. D’emblée associé à l’enfance, à la fantaisie et à une certaine naïveté, il est en réalité porteur d’au moins autant de possibles esthétiques et dramatiques que ceux-ci. Ce que vient rappeler annuellement le Festival de Casteliers — Marionnettes pour adultes et enfants, de préciser le sous-titre. Du 4 au 8 mars, l’événement célébrera ses 10 ans.

« C’est une grande joie pour nous de fêter ces dix années marquées par plein de beaux succès et par un développement plus qu’encourageant, relate la directrice, Louise Lapointe, jointe au Théâtre Outremont, le castelet officiel du festival. Il y avait un besoin de diffusion criant, à Montréal. Le festival a été créé pour les artistes ; pour rendre accessibles leurs spectacles souvent extraordinaires. Ceux destinés aux adultes, en particulier, en ont bénéficié. La marionnette reste encore associée aux tout-petits dans l’imaginaire collectif, mais ça change. Nous continuons à travailler à ce que ça change. »

Ancienne étudiante en arts visuels devenue accessoiriste de théâtre, Louise Lapointe est tombée amoureuse des marionnettes en réalisant que celles-ci conjuguaient ses deux passions. Une rencontre avec le marionnettiste Felix Mirbt a été à cette époque déterminante. « Il est celui qui m’a fait découvrir toute la force métaphorique que recèle cet art. »

Après avoir fondé l’organisme Casteliers, Louise Lapointe s’est entourée d’une équipe artistique dotée d’une sensibilité similaire qui, depuis, l’aiguille, la conseille et l’épaule. « C’est un travail d’équipe. Nous entretenons en outre de précieuses collaborations avec l’UQAM, qui offre la formation Théâtre de marionnettes contemporain, ainsi qu’avec l’Association québécoise des marionnettistes. Les marionnettistes québécois étaient derrière nous il y a dix ans et, je m’en réjouis, ils sont encore derrière nous dix ans plus tard. »

Devant eux, le public est, lui, de plus en plus nombreux.

 

Un rendez-vous incontournable

« Je me souviens que la première année, les marionnettistes ET le public partageaient la scène de l’Outremont. Il y avait 103 places, je m’en souviens comme si c’était hier. Depuis, non seulement nous avons investi la scène, mais nous avons également désormais recours à une autre scène amovible construite sur pilotis, au balcon. Le festival est devenu une vitrine importante. »

Une vitrine qui s’est en l’occurrence élargie au fil des ans. En effet, si son « coeur » continue de battre dans le Théâtre Outremont, le Festival de Casteliers rayonne désormais hors les murs de l’établissement, aux Écuries, au centre ukrainien, à l’École buissonnière, entre autres satellites.

« Nous offrons aussi des rencontres pour les professionnelles. Nous sommes devenus un rendez-vous à cet égard-là également. Nous recevons non seulement de nombreux artistes en provenance d’un peu partout [de France, de Belgique et d’Israël cette année], mais aussi plusieurs diffuseurs étrangers qui viennent faire du repérage. Juste ça, c’est une belle reconnaissance », fait valoir Mme Lapointe, qui ne cache pas son impatience d’ouvrir les festivités.

Afin de patienter en attendant le lever de rideau, on pourra toujours fredonner l’auguste comptine. « Ainsi font, font, font les petites marionnettes… »

10e Festival de Casteliers

Du 4 au 8 mars. casteliers.ca.

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