Plus de 5000 oeuvres d’art de l’Antiquité sont récupérées

Rome — Plus de 5000 oeuvres d’art, datant toutes de l’Antiquité romaine, ont été récupérées par les carabiniers à l’issue de la plus importante opération de ce genre à être réalisée en Italie, ont indiqué mercredi des responsables.

« Ceci est la plus grande découverte réalisée : 5361 pièces provenant de plusieurs régions italiennes, retrouvées grâce à une importante enquête, et qui retourneront là où elles se trouvaient », a indiqué devant la presse le ministre de la Culture Dario Franceschini.

Ces bronzes, sculptures, vases, bijoux ou encore fresques et amphores, parfois d’une valeur inestimable, ont été volés lors de fouilles clandestines en Sicile, Sardaigne, Calabre et d’autres régions italiennes, a précisé de son côté le responsable de cette opération, le général des carabiniers, Mariano Mossa.

Ces pièces datent toutes d’une période comprise entre le VIIIe siècle avant Jésus-Christ et le IIIe siècle, selon les autorités.

La piste à partir d’un simple vase

Leur valeur totale a été estimée à quelque 45 millions d’euros (64 millions $CAN) par le général Mossa, qui dirige un corps de carabiniers spécialisés dans les enquêtes sur les oeuvres d’art volées.

L’enquête a été déclenchée après la récupération d’un célèbre vase antique, l’Assteas, vendu au musée Ghetty de Malibu aux États-Unis. Lors de cette opération, un intermédiaire italien, Gianfranco Becchina, avait été repéré par les carabiniers, qui ont ensuite intensifié leurs contrôles sur cet homme, marié à une ressortissante suisse et propriétaire d’une galerie d’art en Suisse.

L’enquête menée avec les autorités policières de Genève et de Bâle a rapidement révélé l’existence d’un trafic important entre la Suisse et l’Italie.

Plusieurs entrepôts à Bâle contenant des centaines de pièces sans aucune documentation ont été ciblés et perquisitionnés. La police helvétique a alors arrêté l’épouse de Gianfranco Becchina, ce dernier ayant été lui-même intercepté à l’aéroport de Milan par la police italienne.

Les oeuvres d’art, une fois restaurées en Suisse, étaient mises en vente en Allemagne, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon et en Australie grâce à de faux certificats d’authenticité, selon le général Mossa.

Les autorités italiennes ont promis d’exposer au grand public l’ensemble de ces oeuvres récupérées à Bâle, selon des modalités encore à définir.

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