Maka Kotto livre son plan d’action pour les musées

Le ministre de la Culture et des Communications a dévoilé son plan d’action pour les musées québécois. Les mesures annoncées donnent suite au rapport du Groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal publié à l’automne.
Le plan d’action s’articule autour de six orientations qui correspondent dans l’ensemble aux enjeux soulevés dans le rapport de Claude Corbo publié à l’automne (voir l’encadré). Il a été présenté à plus de 125 acteurs du milieu venus de toutes les régions, ce qui est déjà une « preuve d’intérêt », selon le directeur général de la Société des musées québécois (SMQ), Michel Perron.
Le milieu l’a reçu favorablement avec quelques réserves. La table interministérielle permettra d’élargir la responsabilité des enjeux muséaux à d’autres secteurs du gouvernement que la seule culture. « Un des grands enjeux de ça, et qui est souvent occulté, c’est que la muséologie devienne une priorité gouvernementale », indique M. Perron en insistant sur le fait que le MCC doit malgré tout demeurer le principal répondant des institutions.
Un mécanisme d’agrément enchâssé dans une loi remplacerait le sceau de reconnaissance non légiféré qui prévaut actuellement, « ce qui officialiserait plus clairement cette mesure et en préciserait les tenants et aboutissants, et la durée », fait valoir M. Perron. La SMQ met toutefois en garde contre « la tentation de surstructurer le réseau » au point de créer des « bêtes administratives lourdes ».
La révision du programme d’aide au fonctionnement, dont l’échéance est prévue pour 2015, est aussi un dossier auquel travaille depuis des années la SMQ, qui réclame du même souffle la révision à la hausse des enveloppes d’aide. « C’est le talon d’Achille du plan, car ce n’est pas cette année qu’il y aura révolution à ce niveau. »
Le milieu muséal souffre de sous-financement aigu depuis des années. Le rapport Corbo a d’ailleurs reconnu l’importance de rattraper et d’indexer les budgets des institutions. La SMQ a toutefois l’espoir qu’une mesure d’aide transitoire sera accordée aux institutions reconnues mais non soutenues.
D’ici là, les 5 millions de dollars injectés pour les expositions favorisant le partenariat, « c’est peu, mais c’est quand même intéressant, plaide M. Perron.
D’autant plus que le programme est ouvert aux expositions itinérantes. Et on a fait insérer une ligne sur la sensibilité aux nouvelles technologies ».
Quant au chantier de concertation régionale qui sera présidé par Claude Corbo, la SMQ signale l’existence de réseaux associatifs qui servent déjà de lieux d’ancrage et d’échanges. Il ne faudrait par leur « couper l’herbe sous le pied ».