Carte blanche multi-artistique à la styliste Renata Morales

Une des créations de Renata Morales à voir au Centre PHI.
Photo: Renata Morales Une des créations de Renata Morales à voir au Centre PHI.

Ça déborde, côté sorties culturelles ? Le Centre PHI a trouvé la solution : La semaine de 8 jours de Renata Morales où, du 5 au 12 juin, se croisent toutes les formes d’art qui sont chères à la styliste québécoise, invitée à titre de commissaire.

D’autres commissariats multiformes suivront dans les prochains mois de 2013, dont ceux des cinéastes Denis Villeneuve et Xavier Dolan, de l’événement POP Montréal et du designer Rad Hourani.


« On nous donne carte blanche, mais on nous pousse à réinterpréter ce qu’on fait habituellement pour exploiter une autre facette du Centre PHI », explique en entrevue Renata Morales, qui peut ainsi donner libre cours à ses autres passions : l’art visuel, qu’elle a d’abord étudié, et la musique. La styliste a d’ailleurs travaillé avec Arcade Fire, Grimes et Pierre Lapointe. Elle participait aussi à l’événement Big Bang du Musée des beaux-arts de Montréal.


Elle a ainsi invité l’artiste Joe Becker à exposer ses toiles récentes, qui revisitent avec un humour fantasque les peintres flamands et néerlandais du XVIIe siècle. L’artiste commissaire a aussi imaginé une petite installation en forme de jardin intérieur où le public pourra se rafraîchir et casser la croûte.


Mais elle a surtout concocté un imposant programme de concert. Fouilleuse, passeuse, influenceuse, Renata Morales propose tous les soirs des artistes souvent méconnus, aux horizons les plus divers, de Petra Glynt et Slim Twig (6 juin) Jef Barbara et Foxtrott (11 juin) en passant par Actress (7 juin), Prison Garde (8 juin) et Tonstartssbandht (9 juin).


«Je trouvais génial de faire des shows avec des musiciens qui n’avaient pas eu la chance encore de travailler là et avec qui le Centre PHI pourrait collaborer dans le futur», dit celle qui s’est fait un plaisir d’exploiter les différents registres de cet édifice multifonctionnel du Vieux-Montréal.


La pièce de résistance de la manifestation demeure toutefois la boutique éphémère qui mettra en vitrine les créations des designers Denis Gagnon, Complex Geometries et Andrew Floyd, en plus des siennes. On y retrouvera notamment sa série de robes aux tissus texturés et celle conçue à partir d’imprimés qu’elle a elle-même dessinés.


« J’ai aussi une ligne plus sport, mais faite à la main et créée exclusivement pour le Centre PHI, ajoute-t-elle. Ce sont de petits tirages, pas plus de 12 morceaux par impression. »


Renata Morales reste toutefois modeste devant cette ambitieuse carte blanche qu’on lui a offerte : sa transformation du Centre PHI s’est faite sur un mode « léger et rigolo ». La plupart des activités sont ouvertes gratuitement au public de midi à minuit, sauf les concerts nocturnes, dont l’entrée coûte 15 $.

Le Centre PHI, un an déjà

Ouvert il y a un an, le Centre PHI, imaginé et financé par la mécène Phoebe Greenberg, met en avant non seulement les œuvres, mais aussi, plus largement, la vision des artistes invités.

Les cartes blanches où les réalisateurs Denis Côté et Stéphane Lafleur ont dévoilé leurs cinématographies fétiches ont notamment retenu l’attention.

Le lieu, encore un peu vert, s’est aussi démarqué par des primeurs (bientôt The Bling Ring de Sofia Coppola) et des programmes originaux (la série Martin Scorsese présente) à l’écran, ainsi que des expositions (Riyoji Ikeda) et des rencontres musicales inédites (comme caelle de Guillaume Coutu-Dumont). Le Centre a accueilli les événements phares de Montréal, du Festival international du film sur l’art à Mutek en passant par le Festival TransAmériques et Pop Montréal.

Sa deuxième saison mettra davantage en valeur ses studios de production à la fine pointe de la technologie.

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