L’auteur Alain Ulysse Tremblay n’est plus

Le romancier et professeur en écriture journalistique Alain Ulysse Tremblay aura eu plusieurs vies, mais c’est sans doute sa vie de plume qui l’aura défini le mieux. Ces derniers mois, elle aura été son dernier rempart contre des problèmes de santé qui auront fini par emporter celui qui fut aussi journaliste, marin, travailleur social, peintre, musicien, bûcheron et graphiste. Entre autres.
Sensible et humain, Alain Ulysse Tremblay aura publié une trentaine de romans (La langue de Stanley dans le vinaigre, Sympathie pour le destin, Les fruits sauvages du huitième jour) dont le style et le propos témoignent de son passé contrasté. La vieille à Pitou, son plus récent roman - et sans doute son plus ambitieux, fort de 25 ans de réflexion rassemblés en quelque 500 pages - inaugurait il y a quelques semaines à peine la collection Tête première. Il en parlait comme de sa « tragédie grecque ».
Touche-à-tout, Alain Ulysse Tremblay aura aussi signé des pièces de théâtre, une série d’anticipation et de nombreux livres jeunesse. À la courte échelle, il a notamment créé la série des Jupiterriens. Ses romans, qu’ils soient destinés aux grands comme aux petits, se distinguaient par leur style efficace ancré dans le réel, souvent celui des plus humbles qu’il a lui-même côtoyés dans ses autres vies, et qu’il racontait avec un souci maniaque du mot juste, minutieusement pesé, voire cru, lorsque nécessaire.
En parallèle, Alain Ulysse Tremblay aura enseigné l’écriture à de nombreuses cohortes d’étudiants en journalisme. Lui-même aura signé des articles dans quelques médias, dont Le Devoir et L’Itinéraire. Chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal depuis 1996, il avait dû s’absenter ces dernières sessions en raison de divers problèmes de santé. C’est finalement un cancer fulgurant qui aura eu raison du pédagogue apprécié pour son humanité et son sens aigu du poids des mots.
Né en 1954, à Saint-Siméon, dans Charlevoix, Alain Ulysse Tremblay aura également consacré plusieurs années de sa vie à la création d’une oeuvre picturale qui a partiellement été détruite dans l’incendie de son atelier, à La Malbaie, dans les années 1980. Il habitait Montréal depuis un quart de siècle. Ses funérailles sont prévues pour ce samedi.