Arts numériques - Elektra 14, immatériel et musical

Baptisée ATAK Night 5, la soirée de clôture proposera trois performances, dont la très dansante menée par Keiichiro Shibuya et Evala, où se côtoient électronique, dub et funk.
Photo: Shin Suzuki Baptisée ATAK Night 5, la soirée de clôture proposera trois performances, dont la très dansante menée par Keiichiro Shibuya et Evala, où se côtoient électronique, dub et funk.

Fête annuelle des nouveaux médias, Elektra s’est trouvée à l’ombre en 2012 avec l’arrivée de la Biennale internationale des arts numériques (BIAN). La revoici cependant, comme le rendez-vous d’envergure, attendu, avec un 14e électrochoc en images et en sons, dont les ondes feront vibrer onze lieux, entre le jeudi 2 et le samedi 4 mai. Un thème plutôt à-propos, « l’anti/matière », et un penchant musical fort colorent la programmation.

Contrairement à la BIAN, axée sur des expositions, Elektra mise sur des événements ponctuels. Performances audiovisuelles ou uniquement sonores, projections vidéo, du cinéma immersif et un parcours audio urbain sont au menu. Huit installations, à l’affiche pour la plupart au-delà du 4 mai, complètent l’édition 2013.


La soirée d’ouverture, jeudi à l’Usine C, immuable quartier général d’Elektra, sera très musicale et aura comme pièce de résistance un hommage à Brian Eno, livré par le Parisien Mondkopf. Créée en collaboration avec par un studio de design, l’oeuvre immersive Éclipse arrive avec la réputation d’avoir fait sensation à Paris. Entre noir et lumière, entre sons répétitifs et envoûtants, le spectacle recrée une éclipse solaire. Le programme inaugural présentera aussi une création du compositeur montréalais Louis Dufort, une vidéomusique en images de synthèse du français Hugo Arcier et une performance mélangeant analogie et numérique d’un duo de la relève locale, Jesse Orbone Lanthier et Sabrina Ratté.


Le son du Japon


Le 14e Elektra aura une sonorité toute japonaise avec une première visite d’ATAK, «étiquette expérimentale» tokyoïte. Baptisée ATAK Night 5, la soirée de clôture, toujours à l’Usine C, proposera trois performances, dont la très dansante menée par Keiichiro Shibuya et Evala, où se côtoient électronique, dub et funk.


Musical, mais pas seulement


Entre ces deux pôles, les festivaliers pourront éveiller leurs oreilles à des propositions moins musicales. Jeudi, à l’Écomusée du fier monde, le Montréalais Étienne Grenier, par exemple, dévoilera (GR)ONDES, oeuvre créée avec des élèves d’une école secondaire et basée, lit-on dans le programme, sur un « système de relais audio sans-fil invasif [sic] et atypique ». Sonorités brutes saupoudrent ce projet animé par la mise hors d’usage de conduits électroniques.


Le collectif Audiotopie propose, lui, un autre de ses parcours narratifs pensé pour des iPhone. Intitulé Nuages, et soumis aux conditions météo, celui-ci existe en deux formats, un long à partir de la station de métro Champ-de-Mars, un court dans le hall de l’Usine C.


Les adeptes d’expériences visuelles n’ont pas été oubliés. La Satosphère, la salle sphérique de la SAT, sera mise à contribution pour la présentation d’un film des Allemands Jan Zehn et Stefan Berke, reconnus pour leur travail en 3D. Au centre PHI, la Québécoise Philomène Longpré proposera une vidéo interactive et subversive basée, entre autres, sur la loi de gravité. Plus terre à terre, et presque a contrario de la thématique immatérielle, la céramiste Marie A. Côté dévoile un projet créé avec des chanteuses de gorge inuites. Jeux de bols et de voix est déjà à l’affiche du centre Oboro.



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