Pauline Marois annonce la création d’un groupe de travail sur la philanthropie culturelle

La première ministre Pauline Marois a annoncé jeudi la création d’un groupe de travail qui devra trouver des solutions concrètes pour accroître le mécénat culturel, afin de combler l’écart qui sépare le Québec du reste du Canada en ce qui a trait aux dons faits aux organismes culturels.
La première ministre, qui avait promis la création de ce groupe de travail en novembre dernier lors du Rendez-vous 2012 - Métropole culturelle, a choisi le mécène et homme d’affaires Pierre Bourgie pour présider ce groupe d’experts, dont les recommandations sont attendues au début de l’été prochain.
Le fait que les Québécois versent en moyenne deux fois moins en dons aux organismes culturels que les citoyens du reste du Canada constitue un frein de taille au financement et à l’essor du milieu culturel, a rappelé jeudi la première ministre, qui était entourée du ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, et du ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto.
« J’attends beaucoup de ce groupe de travail. Ce ne sont pas seulement des mesures fiscales qui pourront nous être proposées. Quand on voit que les Québécois, malgré des avantages fiscaux plus importants qu’ailleurs, donnent moins, il y a peut-être d’autres phénomènes auxquels on peut s’attaquer », a souligné la première ministre, lors d’un point de presse à la salle Pierre- Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal.
Écart et rattrapage
Selon une étude de l’Institut Fraser, le montant moyen des dons de toutes catégories faits au Québec plafonne à 609 $ par année, comparativement à 1517 $ dans l’ensemble du Canada. Par contre, le gouvernement du Québec est le plus généreux des gouvernements provinciaux en matière de subventions à la culture, avec des crédits d’impôt et des mesures fiscales équivalant à 194 millions de dollars par année.
Pauline Marois explique ainsi l’écart qui se creuse entre les dons des Québécois et ceux des autres Canadiens à l’égard des organismes culturels : « Nous avons été une société pauvre pendant des décennies. Ce n’est que depuis la Révolution tranquille qu’est apparue une classe d’affaires, ce fameux Québec inc., et que les Québécois sont allés à l’école à l’éducation supérieure. C’est une façon de comprendre qu’il y a aussi du rattrapage à faire sur d’autres fronts. »
Selon le ministre des Finances, des aménagements pourraient être apportés aux programmes existants, dont Mécénat Placements culture Québec, pour augmenter la portée des programmes de subvention de contrepartie offerts par l’État, actuellement accessibles seulement aux grands donateurs et aux entreprises. Dans la foulée de ce programme, qui permet de bonifier de 100 % à 300 % les dons faits par le secteur privé, près de 40 millions ont été versés depuis six ans à des organismes culturels par l’État.
« Dans l’appariement, on n’est peut-être pas allés au bout des possibilités. Il y a des appariements pour certains grands dons, mais peut-être y a-t-il moyen d’étendre cela aux individus ? », a soulevé le ministre Marceau.
Le groupe de travail est constitué de neuf membres des milieux juridiques et d’affaires, dont Jacques Parisien, vice-président exécutif chez Astral Média, Sophie Brochu, chef de la direction chez Gaz Métro, Peter D. Simons, p.-d.g. de la Maison Simons, et Michel Labonté, ex-premier vice-président, Finances et technologies, à la Banque Nationale.