Londres - Un Matisse volé est retrouvé 25 ans après sa disparition

C’est le directeur de l’Art Loss Register, Christopher Marinello, qui a eu pour tâche d’organiser la restitution du Jardin au musée suédois qui a déclaré le vol il y a 25 ans.
Photo: Agence France-Presse (photo) C’est le directeur de l’Art Loss Register, Christopher Marinello, qui a eu pour tâche d’organiser la restitution du Jardin au musée suédois qui a déclaré le vol il y a 25 ans.

Londres — Un tableau de Matisse intitulé Lejardin, évalué à un million de dollars, a été retrouvé lundi en Angleterre, 25 ans après avoir été volé dans un musée de Stockholm, selon les experts qui l’ont découvert.

Cette huile sur toile datant de 1920 a refait surface peu de temps avant Noël lorsqu’un collectionneur polonais a voulu en confier la revente au marchand d’art londonien Charles Roberts. Ce dernier a alors entamé une recherche de routine dans l’Art Loss Register (ALR), une base de données informatique qui recense les oeuvres volées. Vérification faite, les experts de l’ALR ont rapidement identifié le tableau disparu le 11 mai 1987 au Musée d’art moderne de Stockholm.


C’est le directeur de l’ALR, Christopher Marinello, qui a eu pour tâche d’organiser la restitution du Jardin au musée suédois. L’affaire s’est bouclée rapidement et de manière très cordiale, selon ce que M. Marinello a confié à la BBC. « Il n’y a pas eu de paiement, pas de bras cassé. »


Selon le marchand d’art Charles Roberts, son client a toujours été de bonne foi dans cette affaire. L’homme, un Polonais, espérait pouvoir vendre la toile pour « donner de l’argent à ses petits-enfants ». Quand il a été informé que le tableau était invendable, l’homme « en a été abasourdi », au point qu’il s’est exclamé : « Il est donc vraiment authentique ? »


Le marchand d’art a reconnu avoir été surpris lui aussi. « Je ne pensais pas découvrir que c’était un tableau volé. » Cette découverte a mis un terme à ses négociations avec son client. « Ç’aurait été une bonne affaire, mais, malheureusement, la question ne se posait plus. Dès que j’ai été informé du statut du tableau, il n’était plus question d’en faire autre chose que de le rendre », a raconté Charles Roberts.


Depuis le vol, les cambrioleurs avaient plusieurs fois tenté de négocier le rachat de la toile par le musée sans jamais obtenir satisfaction. Devant l’impossibilité de tirer profit de leur forfait, les voleurs s’étaient résignés à retirer la toile de la circulation.


À l’époque du cambriolage, le directeur du musée de Stockholm avait d’ailleurs déclaré que l’oeuvre était trop célèbre pour être mise sur le marché. Le directeur de l’ALR, Christopher Marinello, confirme : « Les oeuvres volées n’ont pas vraiment de valeur sur le marché de l’art et finissent toujours par être retrouvées… C’est simplement une question de temps. »


Normalement, l’ALR reçoit un petit montant de la part des assureurs lorsque son équipe réussit à mettre la main sur une toile volée. Pas cette fois, le Matisse, propriété du gouvernement suédois, n’étant pas assuré. « Disons simplement que c’est notre cadeau de Noël à la population suédoise », a dit M. Marinello.


Avec la BBC

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